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Vladimir Poutine, le loup solitaire

Philippe Pognan17 novembre 2014

Le sommet du G20 à Brisbane en Australie aura été avant tout marqué par le conflit ukrainien et la politique suivie par Vladimir Poutine sur ce dossier.

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Image : Reuters/J. Reed

La froideur démonstrative avec laquelle les dirigeants occidentaux ont traité le président russe a largement caractérisé la rencontre et fait passer au second plan l'agenda de ce G20.

Les titres des journaux allemands ce lundi s'en font l'écho : "Poutine et l'Occident irréconciliables " titre la Süddeutsche Zeitung. Ou bien cette "Une" de Die Welt : " Les puissants de ce monde lancent un avertissement à Poutine ".

Sous le titre : " L'Occident reste dur face à la Russie ", la Frankfurter Allgemeine Zeitung relève" qu'apparemment, à Brisbane, Poutine n'a pas été la star dont tous voulaient un autographe. Il avait même parfois l'air vraiment abandonné : solitude et mise au ban, c'est le prix qu'il doit payer pour sa manière d'agir vis à vis de l' Ukraine et en Ukraine, estime le journal. Peut- être a-t-il profité du long vol retour pour dresser un bilan: car si la majorité de la population russe soutient le président nationaliste et son autoritarisme, l'économie russe, elle, s'effondre. Or, pour un développement substantiel et durable, Poutine a besoin de l'Occident,estime le journal. Un Occident qui serait volontiers prêt à un véritable partenariat, mais pas à la condition d'entorses permanentes au droit des peuples en Europe ! », conclut la FAZ.

US-Präsident Obama, Australiens Premier Abbott, Japans Regierungschef Abe beim G-20 Gipfel
Le président américain Barack Obama, le Premier ministre australien Tony Abbott, et le chef du Gouvernement japonais Shinzo AbeImage : Reuters

Le monde divisé en zones d'influence


"Qui se plie à la logique de Poutine, accepte le partage du monde en zones d'influence, souligne la Süddeutsche Zeitung : il classifie les peuples en puissants et moins puissants; il ignore le principe démocratique de l'auto-détermination et exige au contraire la soumission. C'est aussi à cause de cette intransigeance idéologique que le conflit (en Ukraine) doit être gelé, pour mettre fin à l'automatisme de l'escalade de ces derniers mois. L'expérience montre que cela ne peut réussir que si les vieilles règles de la dissuasion fonctionnent. La Russie et l'Occident doivent parvenir à un équilibre de la peur. Cela ne réussira ni avec des accords comme celui de Minsk entre le pouvoir ukrainien et les séparatistes, ni avec de l'artillerie, mais seulement avec des sanctions ", estime la Süddeutsche.

G20-Gipfel in Brisbane
La chancelière Angela Merkel discute avec le président américainImage : Patrick Hamilton/G20 Australia via Getty Images

Le départ prématuré de Poutine, une mise en scène?

Après deux journées de discussions marquées par des attaques verbales de plusieurs dirigeants occidentaux à l'égard de la politique jugée "agressive" de la Russie en Ukraine, le président russe a quitté le sommet de Brisbane bien avant ses homologues et avant même la publication du communiqué final.

"Le départ prématuré du président russe de Brisbane faisait partie de la mise en scène estime la Tageszeitung de Berlin, parce que sa "clientèle" à la maison attendait un tel geste. Il peut maintenant être acclamé avec enthousiasme, parce qu'encore une fois il a montré à l‘Occident qui faisait la pluie et le beau temps : Poutine ! Le président russe était lui-même l'agenda de ce G20".

G20-Gipfel in Brisbane Putin verlässt Gipfel vorzeitig
Départ anticipé de Vladimir PoutineImage : Reuters/J. Reed

Vers une nouvelle Guerre Froide?

" Personne ne souhaite une seconde Guerre Froide ", relève le quotidien de Munich, Münchner Merkur. Mais si la Russie qui rêve d'une nouvelle grandeur impériale le veut, alors elle la perdra encore une fois !

Enfin, selon le journal Freie Presse de Chemnitz, dans l'est de l'Allemagne, "on ne doit pas s'attendre à des progrès rapides dans le conflit ukrainien. Poutine ne pense pas un instant à faire des concessions. On peut le regretter ou le condamner, mais, même si une grande méfiance règne actuellement, une solution ne sera possible qu'avec Moscou."