1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Berlin veut unifier et rénover l'Europe

Cadot, Elisabeth8 novembre 2012

La chancelière Angela Merkel a pris son bâton de pélerin pour plaider la cause de l'Europe, au Parlement européen mais aussi à Londres. Elle a appelé les dirigeants européens à s'entendre.

https://p.dw.com/p/16fif

Avant un sommet qualifié de "crucial"- un de plus - prévu pour les 22 et 23 novembre prochain, la chancelière allemande Angela Merkel, a esssayé d'unir la famille européenne. Elle s'est rendue d'abord au Parlement européen à Bruxelles avant de partir pour Londres. Elle y a prononcé un discours-programme où elle a présenté aux eurodéputés ses conceptions pour le futur de l'union économique et monétaire: "Une nouvelle union économique et monétaire réclame une politique économique commune, a-t-elle déclaré. Nous pouvons voir aujourd'hui très clairement que nous ne disposions pas et nous ne disposons toujours pas d'une coordination en matière de politique économique qui soit assez ferme. Il n'y a pas de possibilités dans l'union monétaire de réclamer, voire d'imposer des politiques nationales visant à améliorer la compétitivité et l'emploi. Or la perte de compétititvité d'un état membre devient très vite un problème pour tous".

Angela Merkel a néanmoins tenté de rassurer les députés en affirmant qu'il fallait des "solutions qui créent un équilibre entre le nouveau droit de regard de la Commission et la marge de manoeuvre des états." Et elle a appelé les dirigeants européens à s'entendre lors du prochain sommet de décembre:"Je m'engage à ce qu'en décembre nous nous dotions d'une feuille de route ambitieuse pour une union économique et monétaire rénovée. Elle devra contenir des mesures que nous devrons mettre en route dans les deux ou trois ans à venir..."Parmi ces "mesures ambitieuses", Angela Merkel a cité l'harmonisation des régles de contrôle des marchés financiers, le renforcement de l'intégration budgétaire et économique mais aussi un renforcement de la légitimité démocratique des décisions prises au niveau européen. Mais la chancelière a également déclaré aux Eurodéputés qu'une Europe à deux vitesse n'était pas souhaitable. Et encore moins une Europe sans la Grande-Bretagne.

Le budget européen en jeu

Et sur ce point, rien n'est encore joué. Ce n'est pas sans raison que la chancelière a pris la peine de se rendre à Londres dans la foulée. Car l'enjeu est de taille : sur la sellette le projet de budget de l'union européenne pour la période 2014-2020. Or le chef du gouvernement britannique, David Cameron réclame un gel des dépenses. Il a fait savoir qu'il était prêt à opposer son véto et dénoncé des projets de dépenses "absurdes" selon ses termes. Pour lui, les Vingt-Sept doivent se serrer la ceinture en période d'austérité. Une position qui n'est d'ailleurs pas très éloignée de la position allemande, comme le constate le politologue Thomas Klau, chef du bureau de Paris du Conseil européen sur les relations étrangères (ecfr): "Effectivement les positions ne sont pas si éloignées que cela mais David Cameron est sous la pression d'une partie des députés de sa majorité qui le poussent à une position maximaliste qui n'est défendue par aucun autre pays européen".

La Grande-Bretagne s'éloigne de l'UE

Les partenaires ont dit "non" asux revendications britanniques, mais le spectre d'une Grande Bretagne qui s'éloigne du navire européen inquiète, notamment les milieux économiques allemands. "Le désenchantement de l'opinion publique au Royaume-Uni vis-à-vis de l'UE n'a jamis été aussi grand" avait averti fin octobre à Berlin le ministre britannique des affaires étrangères William Hague fin octobre.Quant à David Cameron il a subi un camouflet au Parlement britannique : eurosceptiques et opposition travailliste ont rejeté sa proposition de gel du budget européen. Ils exigent une réduction pure et simple. Et l'idée d'une Europe à géométrie variable, à la carte en quelque sorte, en opposition avec les propositions d'intégration plus poussée de l'Allemagne refait surface. Le sommet de novembre permettra peut-être d'y voir plus clair : soit la Grande Bretagne reste dans l'Europe et elle devra faire des concessions, soit elle choisit de partir... L'offensive de charme de la chancelière allemande a peut-être fait pencher la balance en faveur de l'Europe...

Moins d'austérité, plus de social

En Lituanie, un petit pays baltes, situé au nord est de l'Europe, les sociaux-démocrates sont les grands vainqueurs de ces élections législatives. Ils ont conclu un accord avec un autre parti situé à gauche pour former le nouveau gouvernement. De cette nouvelle alliance, les Lituaniens a constaté notre correspondante à Vilnius Marielle Vitureau, attendent un répit dans la politique d'austérité menée par leur pays pour faire face à la crise