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En Centrafrique, André Nzapayéké a démissionné

Kossivi Tiassou5 août 2014

Le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké a démissionné suite à l'accord de paix de Brazzaville, selon une source officielle. Mais les tractations se poursuivent pour la formation d'un nouveau gouvernement.

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André Nzapayéké a démissionné de la tête du gouvernement centrafricain
André Nzapayéké a démissionné de la tête du gouvernement centrafricainImage : I.Sanogo/AFP/GettyImages

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Selon un porte-parole de la présidence centrafricaine, Catherine Samba Panza a demandé et obtenu la démission du chef du gouvernement André Nzapayéké pour permettre la mise en oeuvre de l'accord de paix de Brazzaville, conclu fin juillet. Mais il reste la question de la formation du nouveau gouvernement. La Seleka exige le respect d’une clause non écrite qui voudrait que le Premier ministre soit un musulman ou issu de ses rangs.

Un ex-Seleka à la tête du gouvernement?

Selon les informations dont nous disposons, l’actuelle polémique trouve sa source dans l’accord de Ndjamena qui a vu Catherine Samba Panza arriver au pouvoir en remplacement de Michel Djotodia, président de la Seleka. La nomination d’un chef de gouvernement issu des rangs de la Seleka aurait été la condition posée par le mouvement rebelle en janvier dernier dans la capitale tchadienne pour céder le pouvoir à une autre personne.

Et c’était le même scénario à Brazzaville où l’ex-rébellion avait boycotté les discussions pour ensuite signer in extremis l’accord de sortie de crise suite à l’intervention du médiateur congolais, le président Sassou Nguesso. Hier les opposants à la désignation d'un cadre de la Seleka ou d'un musulman au poste de Premier ministre, sont descendus dans à rue à Bangui. Ce qu'a dénoncé le Colonel Djouma Narkoyo, porte-parole de la Seleka :

« Si des gens s’opposent à la nomination d’un musulman au poste de Premier ministre, alors nous prendrons la communauté internationale à témoin. Il faut que nos frères qui se trouvent à Bangui, cessent de nous marginaliser… même si aujourd’hui on n'a plus le pouvoir, on cherche à ramener la paix. Cette paix doit être conjuguée ensemble». Mais est-ce que l’idée d’un Premier ministre issu de vos rangs a été évoquée à Brazzaville ?: «Oui, mais comme rien n'a été fixé par écrit, on reste dans le vague.»

Les responsables de la Seleka se sentent grugés. Mais pas question de nommer un chef du gouvernement en se basant sur des critères religieux ou ethniques, répond l’homme politique et ancien ministre centrafricain, Olivier Gabirault :

Les responsables de la Seleka se sentent grugés
Les responsables de la Seleka se sentent grugésImage : Guy-Gervais Kitina/AFP/Getty Images

« Nous savons qu’on a fait cette proposition pour calmer la situation. Mais peut pas ceder à la pression de gens qui ont pris des armes et leur attribuer des fonctions.. non... c’est un danger pour l’avenir »

L’exécutif centrafricain essaie de calmer la situation et nie l’existence d’une telle clause. Mais le porte-parole du gouvernement, Gaston Mackouzangba l’exprime en des termes ambigus :

« À ma connaissance, il n’est pas question "officiellement" de la désignation d’un Premier ministre issu de la Seleka en se basant sur des critères religieux. Ce n’est pas démocratique. Laissons la présidente choisir un Premier ministre qu’il faut… dans le sens de l’intérêt général, dans le sens de la paix et de la réconciliation ».

L'accord sur la cessation des hostilités en RCA a été conclu le 23 juillet dernier à Brazzaville. Un accord que certains ont accueilli avec scepticisme mais le premier ministre, André Nzapayéké, l'avait lui au contraire qualifié de viable. Mais il n'a pas empêché de nouvelles violences. Des accrochages qualifiés de violents ont opposé lundi des soldats français aux combattants de la Seleka dans le nord du pays. Les affrontements de Batangafo ont fait selon la force africaine, la Misca, plusieurs morts dans les rangs de l'ex-rébellion.