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RDC : Qui a tué le chef rebelle «Morgan» ?

Georges Ibrahim Tounkara15 avril 2014

L'armée congolaise est accusée d'avoir liquidé ce milicien qui s'était pourtant rendu samedi dernier aux Forces armées congolaises avec une quarantaine de ses combattants. La Monusco annonce l'ouverture d'une enquête.

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L'armée congolaise dans l'est du pays contre les groupes rebellesImage : Junior D. Kannah/AFP/Getty Images

C'est une affaire embarrassante aussi bien pour l'armée congolaise que pour la Monusco, la mission des Nations unies au Congo. C'est en effet à bord d'un hélicoptère affrété par la Monusco que le décès du chef rebelle Paul Sadala alias « Morgan», a été constaté. Pour l'heure, on ignore ce qui s'est réellement passé et tous les responsables militaires congolais que la Deutsche Welle a tenté de joindre ce mardi matin, n'ont pas voulu se prononcer sur cette affaire, preuve sans doute d'un certain embarras. Mais, selon le lieutenant-colonel Jean Claude Kifwa, porte-parole de l'armée congolaise dans le Nord-est du pays et cité par l'AFP, Morgan a été blessé alors qu'il tentait de s'enfuir et c'est dans l'appareil qui le transportait qu'il a succombé à ses blessures. A la Monusco, on ne confirme pas cette thèse. Selon Charles Bambara porte-parole de la Monusco que nous avons joint, seul une enquête permettra de faire la lumière sur cette affaire.

La Monusco se dit également préoccupée par le sort de la quarantaine de combattants qui s'étaient rendus samedi dernier en même temps que leur chef Morgan. Ont ils tous été liquidés comme certaines sources l'indiquent ? Seule l'enquête ouverte par la mission de l'Onu au Congo permettra de savoir ce qu'ils sont devenus.

Kongo - Operation gegen die ugandischen Rebellen der ADF-Nalu
L'armée congolaise dans la traque des rebelles de l'ADF-Nalu, un groupe rebelle ougandaisImage : Reuters/Kenny Katombe

Morgan et les Maï-Maï Simba

« Morgan » était le chef des Maï-Maï Simba, un groupe rebelle qui sème la terreur dans la région de l'Ituri dans l'extrême nord-est de la RDC, non loin de la frontière avec l'Ouganda. Dans un rapport publié en janvier dernier, l'Onu accusait Morgan et ses hommes de violations graves des droits de l'homme ainsi que d'exploitation illicite des mines d'or et même de braconnage d'éléphants. Et il semble que ces trafics profitaient aussi à certains responsables militaires qui craignant sans doute d'être dénoncés par le chef rebelle auraient simplement choisi de le liquider. Et la question que l'on se pose : pourquoi Morgan aurait-il soudain cherché à s'enfuir alors qu'il avait lui-même choisi de se rendre pour bénéficier d'une amnistie ?