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Qui sont ces rebelles qui menacent Bozizé ?

Georges Ibrahim Tounkara4 janvier 2013

Composition hétéroclite, on ne sait que peu de choses sur le Séléka, cette coalition de rebelles qui veut renverser le président centrafricain. Elle commence en tout cas déjà à diverger sur la manière d'opérer.

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Image : Reuters

Ce qui est sûr, c'est que la coalition est formée de dissidents issus de deux vieilles rébellions : l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) et la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP). Deux groupes créés il y a quelques années et auxquels se sont récemment joints la Convention patriotique du salut du Kodro (CPSK) et le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC).

Dissensions au sein de la rébellion

Dirigé par Michel Djotodia, un ancien fonctionnaire du ministère du Plan rentré en dissidence, le Séléka serait aujourd’hui en proie à des divergences sur la stratégie à suivre face au régime de François Bozizé. Roland Marchal est spécialiste de l’Afrique centrale. Il revient ici sur ces dissensions :

Zentralafrika Soldaten in Bangui
L'armée centrafricaine, faute de moyens et de motivation, peine à faire face au SélékaImage : dapd

« Des porte-parole de chacun des mouvements qui composent la coalition ont fait des déclarations qui paraissent contradictoires. Des déclarations qui amènent à se poser des questions sur ce qu’il y a lieu de faire : prendre tout de suite tout le pouvoir ou mettre en place un gouvernement inclusif avec l’opposition démocratique, ou encore accepter un gouvernement d’union nationale comme le demandent l’Union africaine et le président Bozizé. Ce sont là des points sur lesquels les mouvements rebelles sont en désaccord. »

Pour le ministre centrafricain de l’Administration du territoire, le Séléka est aujourd’hui composé de nombreux combattants jihadistes recrutés au Tchad et au Soudan. Une affirmation peu crédible selon Roland Marchal : « Il y a là une volonté du régime centrafricain d’internationaliser cette crise. En parlant de jihadistes, Bangui cherche ainsi à obtenir une implication militaire de la France et des États-Unis dans cette crise. »

Enfants soldats

Depuis le 10 décembre 2012, les troupes rebelles ont pris sept villes dont Bria, important centre diamantifère, et Kaga Bandoro, un bastion de l'armée nationale. Face aux mises en gardes des pays de l’Afrique centrale, les rebelles ont décidé de marquer une pause dans leur marche vers Bangui.

Quant à l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance), il se dit préoccupé par l’enrôlement d’enfants soldats. Selon l’agence onusienne, un nombre croissant d'enfants sont recrutés par les rebelles mais aussi par les milices pro-gouvernementales.

Pour l'Unicef, environ 2.500 enfants, filles et garçons, se trouvaient déjà dans des groupes armés, y compris des groupes d'autodéfense, avant même que le conflit n'éclate, en décembre. Depuis lors, cette pratique, qui constitue "une grave violation des droits des enfants", a pris de l'ampleur selon l'organisation.

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