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Quelle solution pour le conflit ukrainien?

Philippe Pognan18 novembre 2014

La position de la Russie dans le conflit en Ukraine préoccupe de plus en plus les pays occidentaux. Jusqu'ici l'Allemagne est considérée comme un médiateur idéal en raison des bonnes relations entre Berlin et Moscou

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Une colonne de combattants pro russe près de Lougansk, fin octobreImage : AFP/Getty Images/D. Dilkoff

Surtout depuis la Chute du Mur, la chancelière allemande, qui parle le russe et le président russe, qui parle l'allemand, ont entretenu de bons rapports. Mais le ton a brusquement changé : de manière inédite, lundi à Sydney, la chancelière allemande Angela Merkel a tenu un discours très critique à l'égard du président russe sur le dossier ukrainien. Aujourd'hui, sur fond de craintes d'une "guerre totale » dans l'est séparatiste de l'Ukraine, le chef de la diplomatie allemande, Frank Walter Steinmeier s'est rendu à Kiev puis à Moscou pour rappeler les parties en conflit à enfin respecter les accords de paix.

Selon Frank-Walter Steinmeier, les accords signés en septembre à Minsk entre Ukrainiens et séparatistes prorusses avec la participation de la Russie et de l'OSCE risquent de ne plus avoir aucune valeur. Force est de constater que le cessez-le-feu auquel avaient abouti ces accords est désormais quotidiennement bafoué. En route vers Kiev, le ministre a déclaré : "La question est de savoir s'il existe des instruments, si nous avons quelque chose en mains qui nous permette d'empêcher une nouvelle escalade de la violence dans l'Est de l'Ukraine ? C'est finalement l'objet de mon voyage à Kiev, puis à Moscou. "

Frank-Walter Steinmeier und Arsenij Jazenjuk in Kiew 18.11.2014
Frank Walter Steinmeier (à g.) avec le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk à KievImage : Reuters/V. Ogirenko

La FAZ, la "Frankfurter Allgemeine Zeitung " constate que " l'on ne peut plus ignorer les tentatives de Moscou de retrouver son ancienne influence sur l'Europe centrale et du sud- est, même si c'est une influence destructrice. Mais certains responsables politiques occidentaux ne peuvent ou ne veulent toujours pas croire que leur ancien " partenaire de modernisation", Poutine, puisse sacrifier les fruits d'une politique de détente et de coopération suivie pendant des décennies sur l'autel de ses fantaisies de grande puissance."

A Sydney, la chancelière allemande a évoqué avec gravité les risques que le conflit en Ukraine , exacerbé par la Russie, ne fasse tâche d'huile et se propage vers d'autres pays : de la Géorgie jusqu'à la Serbie. Angela Merkel voit l'ordre de paix en Europe menacé.
On peut se demander, comme le chef de la diplomatie allemande, si les sanctions sont des instruments efficaces pour empêcher que l'étincelle ukrainienne ne mette le feu à toute la région. C'est la question que se posent aussi de nombreux observateurs.

"Resserrer encore un peu la vis des sanctions contre la Russie – cela n'aura, comme jusqu'ici, guère de succès", estime pour sa part le quotidien Volksstimme de Magdeburg dans l'Est de l'Allemagne. "Non, ce qui doit être mis sur la table des négociations avec Moscou, ce sont des questions fondamentales, et avant tout celle là : où pourrait- on tracer une frontière entre le territoire de l'OTAN et la sphère d'influence russe ? Et cela pas pour deux ou trois ans, mais de manière fiable et définitive".

Steinmeier und Lawrow in Moskau 18.11.2014
Le chef de la diplomatie allemande (à g.) avec son homologue russe Sergei Lavrov à MoscouImage : Reuters/Sergei Karpukhin

Le quotidien Frankfurter Rundschau estime lui que "quand Angela Merkel fait la lecon au président russe, elle ne devrait pas oublier non plus qu'en Europe beaucoup de faucons souhaitent une Russie faible- et aggravent ainsi le conflit. La chancelière aurait dû aussi exiger que ceux là n'oublient pas les instruments de la diplomatie"

Avant même de rencontrer le chef de la diplomatie allemande, son homologue russe Sergueï Lavrov a d'avance douché les espoirs d'accalmie dans la crise en estimant qu'il ne fallait pas attendre d'avancée immédiate.