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Que restera-t-il de Günter Grass?

Philippe Pognan14 avril 2015

Derrière lunettes, moustache et pipe, quel était le vrai visage de l’écrivain et Prix Nobel de littérature Günter Grass décédé hier à Lübeck à l'âge de 87 ans? Les journaux essaient de nous le dire …

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Neueröffnung Günter Grass-Haus Lübeck
Image : picture-alliance/dpa/Gambarini

"Au cours de sa vie, cet écrivain qui était aussi peintre, dessinateur et sculpteur, a laissé sa marque dans de nombreux domaines, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Après la guerre, dans la jeune République fédérale, jeune génie original aux racines slaves cachoubes, il a animé et agité pendant 20 ans le 'Groupe 47'. Par sa contribution,ce groupe d'écrivains de langue allemande créé en 1947, a assuré à la littérature allemande une place dans la littérature moderne sans pour cela renier ses propres traditions. Grass soignait son image d'intellectuel engagé. Il s'est fait le représentant critique de la conscience du monde, et c'est comme cela que l'opinion publique le voyait, du moins jusqu'à la parution en 2006 de son livre "Pelures d'oignons", conclut la FAZ.

Zeichnung von Günter Grass zum Roman "Die Blechtrommel"
Document d'archive américain prouvant que Günter Grass a été membre de la Waffen SSImage : Getty Images/Sean Gallup
Behlendorf Atelier Günter Grass Plastiken
Günter Grass dans son atelier le 27 .09.2002Image : picture alliance/dpa/U. Perrey

Et la Süddeutsche Zeitung estime que "…toute sa vie d‘écrivain, de narrateur et de poète lyrique, il est resté fidèle au vocabulaire et au trésor des contes des frères Grimm. C'est le cas même dans son autobiographie Pelures d'oignons dans lequel il évoque pour la première fois son enrôlement à 17 ans dans la Waffen SS au sein de la division blindée "Frundsberg". Les passages concernant cette période de l'automne 1944 ont encore quelque chose du Petit Jeannot qui se perd dans la forêt. Pour l'éditorialiste, les nombreuses réactions indignées suscitées par cet aveu tardif s'expliquent : car cet aveu contrastait de manière éclatante avec la promptitude démontrée des décennies durant par l'esprit critique qu'était Grass, à porter de sévères jugements politiques sur le présent et le passé de nombreux contemporains ".

Günter Grass Dokument Waffen-SS
Grass a lui-même réalisé l'illustration de la couverture de son roman "Le tambour"Image : picture-alliance/dpa/S. Puchner

"Que restera-t-il de Günter Grass?", s'interroge le quotidien Volksstimme de Magdebourg et livre la réponse: "Son œuvre romanesque et avant tout 'Le tambour'. Rien que pour cela il a mérité le Prix Nobel, conclut l'éditorialiste.

Autre thème: la situation humanitaire en Syrie

la taz, die tageszeitung de Berlin demande de manière provocante : "Devrions nous remercier les terroristes du groupe terroriste de l'Etat Islamique ? Car, finalement c'est seulement à cause d'eux que le monde tourne de temps en temps ses regards vers la Syrie. A peine l'Etat Islamique est-il là que les projecteurs s'allument. Que ce soit à Kobane ou maintenant à Yarmouk , le quartier palestinien de Damas. On parle d'un "camp de la mort", 16.000 civils y sont coincés sans eau, sans vivres, sans médicaments. D'en haut pleuvent les bombes d'Assad, et l'Etat Islamique est à leurs portes. Horrible. Mais plus horrible encore : cela fait deux ans déjà que Yarmouk est assiégé et que le destin des quelques 100.000 personnes qui y habitaient ne nous a pas intéressé, s'indigne la taz qui souligne : "L'enfer syrien ne se trouve pas seulement à Yarmouk, mais aussi à l'est de Damas, à Homs, Deir al Sur, Alep et ailleurs ! "

Syrien Flüchtlingslager Jarmuk bei Damaskus
Le quartier palestinien de Yarmouk à Damas ravagé par la guerreImage : picture-alliance/epa/Y. Badawi