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Pas de pause estivale pour la crise

Jean-Michel Bos26 juillet 2012

L'Espagne et l'Italie, pressés par les marchés et des taux d'emprunt prohibitifs, incitent la Banque centrale européenne à intervenir pour racheter leur dette souveraine. Pour l'instant, Francfort fait la sourde oreille.

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Rechte liegen bei Ricarda Otte (DW), aufgenommen Juli 2012 am Strand Nova Icaria, Barcelona.
Spanien Strand in BarcelonaImage : DW

Les marchés tiennent toujours dans leur viseur deux pays de la zone euro et non des moindres : l'Espagne et l'Italie. On l'a souvent répété : le temps des marchés n'est pas celui des politiques. C'est-à-dire que les marchés qui sont cyclothymiques veulent des décisions au plus vite pour les rassurer. Tandis que les États européens sont engagés dans une réforme au long cours qui prévoit certes de mettre en place une Union bancaire. Mais pas avant la fin de l'année si tout va bien.

A ceci s'ajoute que les juges allemands ont repoussé leur avis sur le Mécanisme européen de stabilité, le MES, qui est en quelque sorte un FMI européen doté de 500 milliards d'euros. Comme les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe se sont donné jusqu'au mois de septembre pour examiner la compatibilité de ce MES avec la constitution allemande, celui-ci n'entrera pas en vigueur en juillet comme prévu. Par conséquent, l'Espagne et l'Italie vont passer l'été à tirer la langue et pas seulement à cause de la canicule.

Moite silence estival

**ARCHIV** Das Euro-Logo vor der Zentrale der Europaeischen zentralbank in Frankfurt fotografiert am 6. November 2007. Der EZB-Rat trifft sich am Donnerstag 2. April 2009 in Frankfurt. (ddp images/AP Photo/Bernd Kammerer,fls) **FILE** Nov. 6 2007 file picture shows the euro sign in front of the European Central Bank, ECB, in Frankfurt, central Germany. Thursday March 5 2009 top managers gather for a meeting at the ECB. (ddp images/AP Photo/Bernd Kammerer)
Le siège de la Banque centrale européenne à FrancfortImage : dapd

Les marchés n'acceptent de prêter de l'argent à l'Espagne qu'à des taux prohibitifs et en attendant la fin de l'été, la seule planche de salut semble être du côté de Francfort, du côté de la Banque centrale européenne. Madrid et Rome font les yeux doux à la BCE et diffusent le message selon lequel la seule solution pour calmer les marchés – qui ont les nerfs fragiles – est que la Banque centrale européenne rachète sur le second marché de la dette souveraine espagnole et italienne. La BCE l'a déjà fait en urgence en 2011.

Mais du côté de Francfort règne pour l'instant un moite silence estival. Pas question de céder aussi vite aux appels du pied espagnol et italien. Bref, alors que tout le monde se prépare à partir à la plage, en Grèce, en Espagne et en Italie, les marchés eux n'enfilent pas leur maillot de bain mais au contraire, ils menacent même de dégrader la note de l'Allemagne au motif, comme vient de l'expliquer l'agence Moody's, que la crise de l'euro finira par peser sur la première puissance économique du continent. De quoi vous enlever l'envie d'aller bronzer.

L'Europe ferme ses frontières

An Ukrainian car enters the European Union on the Polish Ukrainian border in Korczowa, southeast Poland, Friday, Dec. 14, 2007. On Dec. 21 Poland joins the border free Schengen zone and gains unprecedented freedom of movement, but also great responsibility in sealing the EU eastern edge from drug traffickers, illegal migrants and extremists. (AP Photo/Alik Keplicz)
Frontière extérieure de l'UE: entre la Pologne et l'UkraineImage : AP

Nous allons nous intéresser maintenant à un autre grand thème de la politique européenne : l'immigration. Le monde entier a vu comment l'Europe a paniqué devant l'arrivée de quelques 20 000 réfugiés tunisiens au début du printemps arabe. Une goutte d'eau pour un continent de 500 millions d'habitants.

Mais une goutte d'eau qui fait tousser l'Europe depuis des mois puisqu'on ne compte plus les attaques portées à l'espace Schengen, l'espace qui permet de circuler librement sans frontières au sein de 25 pays. L'Europe donne donc l'image d'un continent qui n'a pas su être à la hauteur d'un moment historique comme le Printemps arabe.

C'est ce que nous explique Yves Bertoncini, le secrétaire général de Notre Europe qui est un think tank fondé par Jacques Delors, l'ancien président de la Commission européenne.

La culture, victime de la crise

France's President Francois Hollande and his companion Valerie Trierweiler (L) visit the gallery Yvon Lambert during the Avignon festival, July 15, 2012. REUTERS/Philippe Laurenson (FRANCE - Tags: POLITICS SOCIETY)
Le président François Hollande lors de sa visite au festival d'AvignonImage : Reuters

Nous nous rendons maintenant en France où s'achève le festival d'Avignon, dans le sud du pays : un rendez-vous majeur du monde du théâtre français et international qui rassemble près de 1000 compagnies et 400.000 spectateurs.

Si le succès de cet évènement ne se dément pas, l'ombre de la crise plane sur le monde de la culture qui s'interroge. L'espoir suscité par l'arrivée de la gauche au pouvoir risque d'être rapidement déçu.

C'est un reportage en Avignon d'Anne-Julie Martin.

CARREFOUR EUROPE (27.07.2012) - MP3-Stereo