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Parfum de violence à Cologne

Philippe Pognan27 octobre 2014

A Cologne, la journée du dimanche a été agitée. Les affrontements entre police et manifestants qui ont eu lieu près de la célèbre cathédrale font la Une de l'actualité en Allemagne

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Image : DW/G. Borrud

Dimanche, à Cologne, dans l'ouest de l'Allemagne, la journée a été agitée dans le centre ville. Les affrontements qui ont eu lieu près de la célèbre cathédrale font la Une de l'actualité aujourd'hui, en Allemagne. Tout a commencé par le regroupement de près de 2.500 « hooligans », comme on appelle ici les prétendus fans de football adeptes de violences gratuites. Ils s'étaient donné rendez-vous en centre ville à l'occasion d'un autre appel à manifester, lancé par un mouvement d'extrême-droite contre les islamistes.

En tout, ils étaient environ 4000, tous prêts à en découdre.

Un important dispositif policier les attendait. Des policiers qui ont dû faire usage de matraques, de sprays au poivre et de canons à eau. "Les policiers semblaient un peu surpris d'avoir à faire à autant de hooligans et de néo-nazis à Cologne", écrit la Süddeutsche Zeitung. Ils s'étaient rassemblés à la sortie arrière, du côté droit de la gare centrale. A l'entrée principale de la gare, du côté gauche avec vue sur la cathédrale, 600 contre-manifestants d'organisations de gauche s'étaient eux aussi rassemblés pour protester contre les manifestants d'extrême-droite et autres hooligans.

Demonstration „Hooligans gegen Salafisten“
Une foule de "hooligans" et de militants d'extrême-droiteImage : DW/ N. Steudel

Le rassemblement avait été initié par un fonctionnaire du parti anti - islam "Pro NRW", un mouvement qui est placé sous la surveillance des services de renseignements intérieurs.

Les "Hooligans contre les salafistes"

C'est un mouvement qui s'est créé sur Internet et est organisé par les réseaux sociaux. Le ministère de la justice savait donc à qui les policiers seraient confrontés. Du côté des hooligans, la manifestation dégénère rapidement : les manifestants se saoûlent à grand renfort de canettes de bière d'un litre, et hurlent des slogans xénophobes. Ils agressent les policiers, renversent un bus de police et poursuivent tous ceux qui ressemblent à des manifestants de gauche dans les rues adjacentes. 44 policiers sont blessés par des jets de bouteilles, des pavés et des pétards. Une vingtaine de manifestants violents sont interpellés. Le ministre de l'Intérieur de l'Etat régional de Rhénanie du Nord Westphalie, Ralf Jäger :

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Un bus de police renverséImage : DW/ N. Steudel

"C'est en effet une nouvelle dimension que des „hoolignans“ les casseurs qui commettent habituellement des violences en marge de rencontres de football, s'allient maintenant à des extrémistes de droite pour soi-disant manifester contre le salafisme. En fait ils ne sont venus que pour semer la violence en abusant du droit de manifestation.“

Toujours selon la Süddeutsche Zeitung , »C'est un étrange phénomène que l'on a pu observer dimanche à Cologne, parce que des hooligans prétendent maintenant défendre les valeurs de l'Occident. Pourtant jusqu'ici, les hooligans ne se sont pas illustrés par leurs activités politiques, ironise le journal, qui relève que les "valeurs" défendues par les hooligans se résument souvent à la bière et à la bagarre.

Demonstration „Hooligans gegen Salafisten“
De nombreux policiers mobilisés, 44 d'entre eux ont été blessésImage : DW/ N. Steudel

Dans une interview au quotidien "Kölner Stadt-Anzeiger", le responsable régional du syndicat de la police a affirmé que depuis peu, la police "observait une certaine radicalisation, principalement à droite, des hooligans" qui cherchent à utiliser le contexte international et à se faire passer pour "les bons" qui luttent contre les "méchants" islamistes simplement afin de mobiliser davantage de partisans".

Aujourd'hui, à Berlin, le ministre fédéral de la Justice, le social-démocrate Heiko Maas, a averti que désormais "quiconque viendrait semer la violence dans les centres villes allemands devra compter avec toute la rigueur de l'Etat de droit et devra en subir les conséquences".