Nouvelle commission, nouvelle chance pour l'Union européenne?
23 octobre 2014
La Frankfurter Allgemeine Zeitung sous le titre-question "Un nouveau départ avec Juncker?" constate qu‘une atmosphère de renouveau règne - du moins au sein du Parlement européen. Mais l'éditorialiste se demande si le Luxembourgeois, qui faisait déjà partie de l'inventaire politique européen à l'époque de Helmut Kohl et François Mitterrand dans les années 80, si ce vétéran donc, peut vraiment amorcer un nouveau départ. Le temps le dira, écrit la FAZ qui rappelle que ce sexagénaire chrétien-démocrate n'a pas vraiment pu choisir lui-même tous les membres de sa commission. Même si l'entrée en fonctions de tous les Commissaires européens est soumise au vote de confiance du Parlement, le droit de veto reste entre les seules mains des gouvernements. Malgré tout, le personnel engagé correspond majoritairement aux voeux de Juncker.
La Süddeutsche Zeitung estime, elle, que Juncker est une personnalité politique plus forte que son prédécesseur Barroso. Face à la chancelière Angela Merkel et à ses pairs dans les capitales européennes, il montrera un profil plus affirmé. Certes ce n'est pas un nouveau visage à Bruxelles, mais il a de l‘expérience, c'est un Européen convaincu et il fait preuve de pragmatisme. Ce Luxembourgeois a l'étoffe pour devenir un grand président de la Commission européenne. L'Europe en aurait bien besoin !, conclut le journal.
La taz, die tageszeitung se montre plus critique. Avec sa "dreamteam", son "équipe de rêve", le nouveau président de la Commission veut rendre l'Union européenne plus efficace, plus politique et aussi un peu plus sociale. C'était en tout cas le message avec lequel le Luxembourgeois avait fait l'éloge de sa nouvelle équipe. Un message peu crédible, estime la taz. Car ces dernières semaines, lors des auditions devant le Parlement européen, les candidats de Juncker n'ont pas été convaincants. Juncker lui-même doit encore fournir des éclaircissements. Mais il peut encore le faire d'ici l'entrée en fonctions de la nouvelle Commission le 1er novembre. C'est aussi la dernière chance de Juncker, conclut la taz.
Un autre thème fait aussi couler beaucoup d'encre : l'escapade des trois jeunes adolescentes américaines, arrêtées par la police allemande à l'aéroport de Francfort alors qu'elles s'apprêtaient à rejoindre les militants terroristes de « L'Etat islamique » en Syrie.
A propos de ces trois jeunes Américaines, la Frankfurter Rundschau trouve l'histoire d'autant plus incroyable qu'elle est vraie. Mais le phénomène n'est pas un cas unique, rappelle le journal, puisque le pourcentage de femmes ou de filles parmi les "touristes du Jihad" atteint près de 10%. Heureusement, le voyage des trois mineures s'est terminé à l'aéroport de Francfort avec un ticket retour pour les États-Unis. Elles peuvent s'attendre maintenant à quelques ennuis juridiques. Mais cela est sans aucun doute mieux que ce qui les attendait en Syrie, à savoir déception, mise sous tutelle, mauvais traitements et esclavage...