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Nous et les autres en Turquie

Claire-Marie Kostmann1 avril 2014

La presse allemande revient ce mardi sur les élections municipales en Turquie et en France. Et dans les deux cas, les commentateurs sont sévères.

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Recep Tayyip Erdogan fêtant la victoire de son parti l'AKP à Ankara
Recep Tayyip Erdogan fêtant la victoire de son parti l'AKP à AnkaraImage : Reuters

Une victoire pour les anti-démocrates en Turquie, résume die tageszeitung. Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre, sort vainqueur des élections municipales, mais à quel prix? La clé de son succès est l'implacable polarisation qu'il a menée dans le pays: les opposants diabolisés, adeptes du chaos voire du terrorisme, contre ses partisans. Le premier ministre oppose le «nous» et les «autres». Les premiers sont ceux qui se moquent des règles démocratiques, d'élections honnêtes, de tolérance sociale. Les seconds sont les morts du parc Gezi. Selon le journal, plus personne au sein de l'AKP, le parti au pouvoir, ne va contester Erdogan pour la prochaine présidentielle. Même le président Abdullah Gühl peut enterrer ses ambitions. Mais les «autres» vont se venger, pense die tageszeitung.

La Süddeutsche Zeitung constate également que la victoire d‘Erdogan est chère à payer pour la Turquie: le pays mettra du temps à se relever de la division sociale qui le frappe. Erdogan a menacé ses opposants après sa victoire. Pourtant, la Turquie ne peut pas se permettre un exode de ses jeunes esprits créatifs et critiques. Elle l'a déjà trop connu. Mais il est sûr que cela n'augure rien de bon, s'inquiète le quotidien de Münich.

L'AKP est sorti en tête des urnes notamment dans le centre de la Turquie
L'AKP est sorti en tête des urnes notamment dans le centre de la TurquieImage : Reuters
Le président François Hollande s'est exprimé lundi soir après la défaite de la gauche
Le président François Hollande s'est exprimé lundi soir après la défaite de la gaucheImage : Reuters

Die Welt s'intéresse au remaniement du gouvernement français après l'échec de la gauche aux municipales. Un remaniement inévitable, mais négligeable. Le journal compare le président François Hollande à un chef cuisinier, au-dessus de 37 serveurs, ou ministres. Seul le chef de l'Etat contrôle la politique et le remplacement de quelques serveurs n'y changera pas grand-chose. Car la défaite de la gauche dimanche montre que Hollande n'a pas réussi à tracer une ligne politique claire depuis deux ans. Maintenant qu'il a le plus besoin de force politique, il apparaît plus faible que jamais, juge le quotidien. Et c'est Marine Le Pen, du Front National, qui se frotte les mains pour les prochaines élections européennes.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (à gauche) a laissé sa place à Matignon à l'ex-ministre de l'Intérieur Manuel Valls
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (à gauche) a laissé sa place à Matignon à l'ex-ministre de l'Intérieur Manuel VallsImage : Reuters

«La défaite de Hollande» titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui estime aussi que Hollande n'a pas réussi à se faire entendre ces deux dernières années. Comment le pourrait-il aujourd'hui avec un parti socialiste déprimé et désespéré.