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Même personne, autre plan

Tiassou, Kossivi29 mai 2015

L'Afropresse ou les sujets africains traités dans la presse allemande cette semaine. La presse allemande revient sur le drame de l’immigration et l’investiture du nouveau président nigérian, Muhammadu Buhari.

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Nigeria Präsident Amtseinführung von Muhammadu Buhari Plakat
Image : Getty Images/AFP/P. Utomi Ekpei

Pour die tageszeitung, Goodluck Jonathan laisse à son successeur un pays en crise. Un pays marqué le jour de l’investiture du nouveau président par le délestage et la pénurie d’essence. Pourtant le Nigeria est un grand producteur de pétrole. Pour le journal berlinois, c’est une situation compliquée pour l’ex-général Muhammadu Buhari. L'ancien dirigeant militaire qui a remporté les élections en mars dernier nourrit beaucoup d’espoir et les Nigérians sont impatients de le voir à l’œuvre. Les chantiers sont nombreux: la lutte contre la corruption et la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, souligne la taz. Déjà dans les années 1980, durant les 20 mois qu’il a dirigé le pays, il a mené une lutte acharnée contre la corruption et l’indiscipline. Et selon la taz, la carrière militaire de Buhari pourrait l’aider à lutter contre Boko Haram, le groupe terroriste islamiste actif dans le nord-est du pays.

« Même personne, autre plan » titre la Süddeutsche Zeitung qui rappelle que le nouveau président investi aujourd’hui a été un dictateur et attend de lui qu’il gagne la bataille contre Boko Haram. A 72 ans, il constitue une lueur d’espoir pour les Nigérians. Le quotidien munichois appelle le nouveau président à montrer qu’il a vraiment laissé son passé autoritaire derrière lui. Et espère qu'il pourra résoudre les deux principaux problèmes du pays que sont la lutte contre le terrorisme et la mauvaise gestion des revenus pétroliers.

Nigeria Präsident Goodluck Jonathan und Muhammadu Buhari
Pour die tageszeitung, Goodluck Jonathan laisse à son successeur un pays en criseImage : Reuters/Afolabi Sotunde

La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient sur le drame de l’immigration clandestine. Pour ce journal, le voyage à travers certains pays du continent pour rejoindre l'Europe est avant tout une entreprise bien organisée, avec des passeurs qui s'enrichissent avec les souffrances des réfugiés. L’envoyé spécial du quotidien a suivi les traces d’un groupe de futurs clandestins depuis Agadez, dans le nord du Niger. Un vieux camion bondé de bagages, certainement des marchandises entourées de bidons jaunes sur lesquels sont assis des migrants en direction de la Libye - c’est cette image prise à Agadez que le journal de Francfort a choisie pour illustrer le reportage. Une image qui en dit long sur la souffrance et la détermination de ces jeunes, des bras valides, dans leurs localités. C'est en Libye que bon nombre de migrants prennent en ce moment, des embarcations de fortune pour tenter de rejoindre l'Europe.

Niger Agadez Sahara Flüchtlinge
Une image qui en dit long sur la souffrance et la détermination de ces jeunes, des bras valides, dans leurs localités.Image : Reuters/Akintunde Akinleye

Le reportage de la FAZ raconte l’histoire d’un des jeunes, Modu Barri. Il dit qu’il connaît 80 personnes en Europe et quatre qui n'ont pas pu atteindre leur objectif. L'un est mort dans le Sahara, trois autres se sont noyés dans la mer Méditerranée. Pourtant il demeure courageux. « Je n’ai pas peur, je sais bien nager et je suis fort », dit-il. Barri a passé quatre nuits à la station de bus de Niamey, capitale du Niger, avant d’arriver à Agadez. Ce soir là, le voyage se poursuit pour lui. L’histoire de Barri est celle de la plupart des clandestins qui échouent sur les côtes italiennes et grecques, souligne le reporter de la FAZ qui a aussi rencontré un Béninois, autre candidat à l’immigration clandestine en escale dans le nord du Niger.