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« Même les terroristes ont des droits »

Anne Le Touzé25 juillet 2014

Parmi les sujets en Une : la condamnation de la Pologne par la Cour européenne de Justice pour sa complicité dans le programme des prisons secrètes de la CIA. Les journaux tournent également leurs regards vers l'Irak.

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Prozess gegen Polen in Strasbourg
Image : picture-alliance/dpa

En Irak, les djihadistes de l'État islamique auraient ordonné des mutilations génitales envers toutes les femmes de 11 à 46 ans dans les zones qu'ils contrôlent. La Westdeutsche Zeitung prévient : l'Occident ne doit pas détourner les yeux de ces mutilations massives. Or c'est exactement ce qui est à craindre. Dans l'ombre de la crise en Ukraine et du conflit à Gaza, la souffrance de millions de femmes et de jeunes filles risque de tomber dans l'oubli.

Les combattants djihadistes de l'EI, une « perversion de l'humanité » selon la FAZ
Les combattants djihadistes de l'EI, une « perversion de l'humanité » selon la FAZImage : picture alliance/AP Photo

La terreur semée par quelques milliers d'hommes qui se prennent pour les successeurs du Prophète, est une perversion de l'humanité, condamne la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Où sont les protestations des musulmans modérés du monde entier ? Quand crieront-ils que la folie de ces djihadistes n'a rien à voir avec leur religion ? Une fois de plus, l'Irak n'apporte pas de bonnes nouvelles, déplore le journal. Et pourtant, il y aurait des raisons d'être optimiste : le Parlement de Bagdad a élu un nouveau président pour le pays. L'Irak a besoin d'un pouvoir fort, sans quoi le terrorisme continuera à gagner du terrain.

Défendre les valeurs européennes

La Cour européenne de Justice a condamné le gouvernement polonais à verser des dommages-intérêts à deux terroristes présumés, torturés dans des prisons secrètes entre 2002 et 2003. Une pratique devenue courante après les attentats du 11-Septembre et symbolique des années Bush aux États-Unis, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Parmi les nombreux gouvernements impliqués dans ce système, figurent trois États-membres de l'Union européenne : la Pologne, la Lituanie et la Roumanie. Si ces pays ont gardé le silence sur ces pratiques, c'est parce qu'ils sont sous pression. Aujourd'hui plus que jamais, dans le contexte des agressions russes envers l'Ukraine, ils ont besoin du soutien de leur partenaire américain.

La tour de contrôle de l'aéroport de Szymany, en Pologne, où un avion de la CIA a amené des prisonniers d'Afghanistan en 2003
La tour de contrôle de l'aéroport de Szymany, en Pologne, où un avion de la CIA a amené des prisonniers d'Afghanistan en 2003Image : Piotr Placzkowski/AFP/Getty Images

Ce qu'ont voulu signifier les juges de Strasbourg, explique die tageszeitung, c'est que les États européens n'ont pas le droit d'héberger des centres de torture de la CIA sous peine de violer leur propre interdiction de la torture. Ils ont également rappelé que l'Europe n'est pas une arrière-cour pour les sales besognes des services secrets américains et que même les terroristes ont des droits. La lutte contre le terrorisme ne doit pas trahir les valeurs européennes, souligne le journal.

Encore une exécution ratée

Autre pratique de plus en plus contestée, celle de la peine de mort aux États-Unis, où une exécution a de nouveau tourné au fiasco cette semaine. Les cas de longue agonie de condamnés se multiplient ces derniers temps, écrit Die Welt, et ils font vaciller l'aprobation du public américain pour l'injection léthale. Le journal souligne que la peine capitale est indigne dans une démocratie moderne.