1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Mohamed Morsi, un an au pouvoir

Kossivi Tiassou28 juin 2013

Des milliers d'Egyptiens ont participé vendredi à des manifestations pour ou contre Mohamed Morsi au Caire et dans d'autres villes du pays. Dimanche, cela fera un an que le président islamiste est arrivé au pouvoir.

https://p.dw.com/p/18y6n
Mohamed Morsi lors de l'annonce du référendum sur la Constitution égyptienne (décembre 2012)Image : AP

A Alexandrie, deuxième ville d'Egypte, des heurts ont éclaté entre manifestants des deux camps faisant au moins dix blessés. Ce regain de tension intervient alors que dimanche l'opposition a prévu une grande manifestation pour exiger le départ du président Mohamed Morsi dont elle conteste la légitimité.

L'appel à manifester le 30 juin, date anniversaire de l'investiture de Mohamed Morsi, a été lancé par Tamarrod. Ce qui veut dire rébellion, en arabe. Tamarrod est un mouvement qui a été créé en avril dernier pour demander la démission du président Morsi. Il a déjà recueilli 15 millions de signature. Le mouvement est notamment soutenu par le célèbre photographe égyptien, Nabyl Boutros :

« Pendant un an, Morsi et tous ses acolytes n'ont fait qu'une seule chose : accaparer le pouvoir sans améliorer quoi que ce soit. Ils n'ont réglé aucun problème. Ils installent leurs hommes et font la sourde oreille quand on leur parle des revendications. Voilà le bilan. Le 30 juin, nous voulons déclarer la présence de Mohamed Morsi à la présidence de la République illégale. »

Crainte de nouvelles violences

Kairo Proteste
L'Egypte est profondément divisé entre partisans et opposants au présidentImage : picture-alliance/dpa

La tenue du rassemblement des Frères musulmans, parti du président Morsi, deux jours avant celui de l'opposition, fait redouter une détérioration du climat politique, propice à de nouvelles violences.

L'opposition compte s'appuyer sur l'ambiance délétère qui règne dans le pays, en proie à une profonde crise économique, à une montée de l'insécurité et à des tensions confessionnelles pour faire plier le président. L'analyse de Fabrice Balanche, chercheur et spécialiste du Proche-Orient :

« De toute façon, le parti des Frères musulmans ne fonctionne pas de manière démocratique. Aujourd'hui, ils sont en train de verrouiller le système et ils n'ont absolument rien à faire des millions Egyptiens qui manifestent. Ils organiseront des contre-manifestations. Ils utiliseront la police qui aujourd'hui est avec eux. C'est très clair. »

Depuis l'élection de Mohamed Morsi, premier civil à accéder à la présidence il y a un an, la tension n'a jamais été aussi vive en Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe.

Pour retrouver l'interview de Fabrice Balanche dans son intégralité, cliquez sur le lien audio ci-dessous.