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Mali : la France intervient, la Cédéao se mobilise

Konstanze von Kotze (avec AFP, Reuters, dpa)13 janvier 2013

La France a finalement décidé d'intervenir au Mali. De son côté, la Cédéao accélère les préparatifs pour déployer ses troupes dans le pays. Face aux islamistes, la solution militaire semble, pour l'heure, l'emporter.

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Image : Reuters

Dimanche, les troupes françaises ont mené pour le troisième jour consécutif des raids aériens contre les groupes islamistes qui contrôlent le nord du Mali. Paris qui a donc répondu positivement à l'appel au secours de Bamako, reste encore flou sur la nature exacte et la durée de son intervention dans le pays. Plusieurs localités du nord ont été bombardées par l'aviation française mais c'est dans la zone de Konna, plus au centre, que se jouent les principaux affrontements entre groupes armés islamistes et forces maliennes.

Le bilan humain des combats, qui ont débuté vendredi, est déjà lourd. L'armée malienne évoque une centaine de morts parmi les jihadistes, dont un haut responsable d'Ansar Dine, Abdel Krim. Les forces gouvernementales auraient, elles, perdu une dizaine d'hommes. Côté français, un officier a été tué. Enfin, l'association Human Rights Watsch a fait état de victimes parmi la population civile.

La Cédéao accélère les préparatifs

Westafrikas Staatschefs bei ECOWAS Summit
La Cédéao sur le pied de guerreImage : PIUS UTOMI EKPEI/AFP/Getty Images

Maintenant qu'une première opération militaire extérieure est lancée, les pays d'Afrique de l'Ouest accélèrent eux aussi les préparatifs pour déployer leurs troupes. Les premiers éléments de la Misma, la force internationale de soutien au Mali, doivent arriver sur place dès ce dimanche, accompagnés de plusieurs responsables de l'état major de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Abidjan accueillera par ailleurs mercredi un sommet extraordinaire de la Cédéao, consacré à l'intervention au Mali.

Face à l'urgence de la situation, le Burkina Faso, le Niger, le Togo et le Sénégal se sont déjà engagés à participer à la Misma en envoyant un bataillon d'environ 500 soldats chacun. Le Bénin a lui annoncé un contingent de 300 hommes. Enfin, le Nigeria, principale puissance militaire au sein de la Cédéao, a déjà dépêché une équipe technique ainsi que le futur commandant de la force africaine, le général Shesu Usman Abdulkadir.

La perspective d'une reconquête du nord par les forces maliennes a par ailleurs été dénoncée par la rébellion touareg. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a demandé à l'armée de ne pas pénétrer dans le nord du pays tant que les négociations politiques concernant cette partie du territoire n'étaient pas terminées.

Berlin soutient la France

Mali Frankreich Militäreinsatz Soldaten
Les soldats français sont face à des groupes islamistes "bien équipés, bien armés et bien entraînes"Image : Reuters

Sur le plan diplomatique, les encouragements et les marques de soutien ont afflué pendant tout le week-end vers Paris et Bamako. De Washington à Londres en passant par Berlin, on se félicite de l'intervention de la France en on lui propose un appui logistique. Pour l'Allemagne, cependant il n'est toujours pas question d'envoyer des soldats sur le terrain. « Un engagement de troupes allemandes de combat au Mali n'est nullement envisagé. Cela dit, nous réfléchissons bien-sûr à la meilleure façon de soutenir le processus politique », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle.

A noter aussi que deux voix jusqu'ici réticentes à une intervention militaire étrangère se sont jointes aux soutiens. Il s'agit du capitaine Amadou Sanago, l'influent chef des putschistes selon qui la France a joué "un rôle capital" aux côtés de l'armée malienne. Et puis l'Algérie, acteur clef dans la région, a elle exprimé son appui "sans équivoque" aux autorités maliennes, condamnant fermement les attaques des groupes terroristes.

Retrouvez notre dossier complet sur le Mali : http://www.dw.de/quel-avenir-pour-le-mali/a-16377756