1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'ONU en visite au Mali

Konstanze von Kotze (avec AFP, Reuters)2 février 2014

Des membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont arrivés dimanche au Mali pour une visite de deux jours. Objectifs : soutenir la stabilisation, s'informer sur la situation dans le nord et pousser au dialogue politique.

https://p.dw.com/p/1B1aT
La délégation onusienne aura des entretiens avec les représentants des groupes armés du nord ainsi qu'avec le président Ibrahim Boubacar Keïta.
La délégation onusienne aura des entretiens avec les représentants des groupes armés du nord ainsi qu'avec le président Ibrahim Boubacar Keïta.Image : Fotolia/Mikael Lever

La visite des membres du Conseil de sécurité de l'ONU intervient sept mois après le déploiement de la force de l'ONU au Mali. La Minusma est active dans le pays depuis le mois de juillet et doit aider Bamako à reprendre le contrôle du nord, occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes islamistes armés. Pour Gérard Araud, représentant permanent de la France auprès des Nations Unies et membre de la délégation, il s'agit donc aussi pour le Conseil de sécurité d'obtenir toutes les informations nécessaires concernant la mission des casques bleus dans la région. Une mission difficile car même si les jihadistes ont été affaiblis, ils demeurent actifs et commettent régulièrement des attaques meurtrières.

Du côté politique...

Le Conseil de sécurité veut par ailleurs s'assurer que le nord du Mali fait aussi l'objet d'une solution politique. Gérard Araud a affirmé que « les membres du Conseil de sécurité souhaitent appuyer la mise en place dès que possible d'un dialogue national inclusif pour une solution durable au nord». Une solution qui ne peut-être que « malienne, décidée par les Maliens, et pour le Mali » a-t-il encore souligné.

Il faut dire que les accords de Ouagadougou signés en juin 2013 entre les groupes armés du nord et le gouvernement malien ont certes permis l'organisation de l'élection présidentielle sur tout le territoire, mais ils tardent à être appliqués, renforçant les divisions dans les rangs des différents groupes armés.

Burkina Faso Mali-Abkommen in Ouagadougou
Lors de la signature de l'accord entre Bamako et les groupes armés, en juin, à OuagadougouImage : AHMED OUOBA/AFP/Getty Images

C'est dans ce contexte que le Burkina Faso, l'Algérie et le Maroc se disputent âprement le rôle de médiateur dans la crise malienne. Dernier acte de cette lutte d'influence : le roi du Maroc Mohammed VI a reçu vendredi une délégation du Mouvement national de libération de l'Azawad à qui il a demandé de «rester ouvert au dialogue politique » avec Bamako.

Situation humanitaire préoccupante

Au-delà des questions militaires et politiques, les enjeux humanitaires sont également au programme de la délégation de l'ONU. Vendredi, plusieurs organisations non gouvernementales ont tiré la sonnette d'alarme estimant que plus de « 800.000 personnes ont besoin d'une assistance immédiate au Mali ». La moitié d'entre elles vivent dans le nord du pays. L'instabilité persistante et les mauvaises récoltes rendent ces populations d'autant plus vulnérables. Selon les ONG, « environ trois millions de personnes risquent de ne plus avoir de quoi manger dans les prochains mois ».

Cette mise en garde intervient alors que lundi, les Nations Unies et les acteurs humanitaires veulent lancer un plan d'intervention stratégique pour venir en aide au Mali. Etalé sur trois ans, il prévoit notamment de renforcer les systèmes d'alerte et de suivi en cas d'inondation, d'épidémie et de déplacement de la population. Outre le Mali, le Burkina Faso, le Cameroun, la Gambie, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Tchad sont concernés par cette initiative.