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Ligue Arabe: une force militaire commune d'intervention

Philippe Pognan30 mars 2015

L'annonce de cette force panarabe survient alors qu'une coalition d'une dizaine de pays arabes, menés par l'Arabie saoudite, bombarde depuis plusieurs jours déjà les positions de la milice chiite des Houthis au Yémen.

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zur Meldung - Arabische Liga beschließt Gründung gemeinsamer Eingreiftruppe
Photo de groupe du 26 ème sommet de la Ligue Arabe à Charm el CheikhImage : Reuters/Egyptian Presidency

Composition, fonctionnement et objectifs de cette force devraient être fixés au cours des prochaines semaines. Mais d'ores et déjà le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a annoncé que cette force militaire conjointe, aura, pour objectif prioritaire de combattre les "groupes terroristes".

Sous le titre : « La fin d'une longue paralysie“, la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la FAZ constate que „ce que L'Etat Islamique“ sur le sol de la Syrie et de l'Irak et la dérive de la Lybie dans le chaos n'ont pas provoqué, l'avancée des Houthis chiites au Yémen l'a fait: d'abord l'Arabie Saoudite a formé la plus grande alliance militaire sunnite jamais entrée en guerre; et puis les chefs d'Etat et de gouvernement arabes ont décidé de créer une force d'intervention commune. En outre, ils se sont engagés à rétablir au Yémen le statut quo ante. Une «Arabie nouvelle », souligne le journal : aujourd'hui, là où les Etats sont restés intacts, les appareils de sécurité ont repris fermement les rênes en mains. Et parce qu'ils promettent une stabilité régionale, le soutien de l'Occident leur est de nouveau assuré ", estime la FAZ.

Treffen der arabischen Liga in Ägypten
Le président, Abdel Fattah al-Sissi (au c.), le Secrétaire général de la Ligue arabe , Nabil al-Arabi (à g.), et le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry (à dr.)Image : picture-alliance/dpa/Elfiqi

L'annonce de cette force panarabe survient alors qu'une coalition d'une dizaine de pays arabes, menés par l'Arabie saoudite, bombarde depuis plusieurs jours déjà les positions de la milice chiite des Houthis au Yémen.

Cette opération militaire est considérée par les dirigeants arabes comme un "test" pour leur future force conjointe. Et selon l'éditorialiste de la taz, die tageszeitung , les membres de la Ligue Arabe n'ont pas agi par altruisme : "Aucun d'entre eux ne veut sauver la démocratie -qui n'existe pas- au Yemen. La démocratie n'existe pas non plus chez eux. Tous veulent ramener le calme dans ce pays, le plus pauvre d'entre eux. Même si cela devait être un calme funèbre! Avec, s'il le faut, encore davantage de bombardements aériens et une offensive au sol. Le président yéménite en fuite, Hadi, en livre la raison: l'objectif des raids- les Houthis chiites- seraient en fait les 'hommes de main de l'Iran'. Bien que les Houtis soient des Yéménites et représentent environ 40% de la population, ils ne comptent guère, ici il y va bien plus de l'influence régionale de l'Iran chiite ou de celle de l'Arabie Saoudite sunnite," critique la taz.

Le quotidien Die Welt tire une conclusion similaire : "La création d'une armée panarabe est un coup de semonce tiré en commun par l'Egypte et l'Arabie Saoudite en direction de l'Iran. Le risque est grand que le pauvre Yemen mette le feu aux poudres et entraîne la région dans un conflit armé d'une nouvelle dimension. Les seuls qui seraient en mesure d'éteindre la mèche sont les Américains, car eux au moins parlent avec les Saoudiens et les Iraniens," conclut le journal.

Gipfeltreffen der arabischen Liga in Ägypten
Le ministre de l'Economie des Emirats Arabes Unis, Sultan Al-MansouriImage : El-Shahed/AFP/Getty Images