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L'heure du pardon au Mali

Fréjus Quenum27 juin 2013

Lors d'une cérémonie ce mercredi au palais présidentiel à Bamako, le capitaine Amadou Sanogo auteur du coup d'Etat du 22 mars 2012 a demandé pardon au peuple malien pour les tensions ayant agité l'armée malienne.

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Le Capitaine Amadou Sanogo s'est emparé du pouvoir après le coup d'Etat du 22 mars 2012
Le Capitaine Amadou Sanogo s'est emparé du pouvoir après le coup d'Etat du 22 mars 2012Image : picture-alliance/dpa

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le Capitaine Sanogo n'a pas demandé pardon pour le coup d'Etat du 22 mars 2012 mais plutôt pour toutes les tensions ayant prévalu au sein de l'armée depuis le renversement du président Amadou Toumani Touré. Les 30 avril et 1er mai 2012 notamment, des affrontements ont eu lieu entre les «bérets verts» fidèles au Capitaine Sanogo et les éléments du groupement des parachutistes en «bérets rouges» accusés de vouloir opérer un contre coup d'Etat. Le Lieutenant-Colonel Souleymane Maiga, porte parole de l'armée malienne était à la cérémonie :

«Il a demandé pardon au nom de l'ensemble des forces de sécurité à cause des incidents qui ont émaillé la vie publique pendant au moins toute l'année 2012. Il a bien dit qu'il demandait pardon à tous ceux qui ont été touchés dans leur chair et dans leur âme par rapport à ces incidents entre frères d'armes.»

Retour aux valeurs

Les populations de Bamako ont été souvent inquiétées par les tensions au sein de l'armée
Les populations de Bamako ont été souvent inquiétées par les tensions au sein de l'arméeImage : JOEL SAGET/AFP/Getty Images

Durant la période de tension, des «bérets rouges» avaient été arrêtés. Leurs familles avaient toujours exigé leur libération. Une libération promise par le président Dioncounda Traoré lors de la même cérémonie au palais présidentiel. Cette cérémonie au cours de laquelle le président Traoré a également dit pardonner à ceux qui l'ont agressé le 21 mai 2012 est un bon signe selon le socio-anthropologue malien Hamidou Magassa :

«Je crois que nous vivons une situation assez exceptionnelle au Mali où nous sommes vers un retour à des valeurs qui ont fondé ce pays. Donc je pense que c'est heureux pour le peuple malien qu'il y ait cette demande de pardon qui à la limite doit se prolonger jusqu'à Kidal parce que c'est ça l'enjeu fondamental.»

Le 28 juillet prochain soit dans un mois, aura lieu une élection présidentielle au Mali. Le scrutin est sensé accélérer le retour à la paix. Retrouvez ci-dessous, l'analyse de Mamadou Samaké, professeur de droit et de sciences politiques à Bamako.

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