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L'Europe veut-elle sortir de la crise ?

Sébastien Martineau28 novembre 2012

Les journaux de ce mercredi reviennent sur l'accord conclu très tôt la veille entre les gouvernements européens pour venir en aide à la Grèce. L'occasion de rappeler que d'autres pays ont traversé ce genre de crise.

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Image : picture-alliance/dpa

La Grèce est sauvée. Encore une fois. Au mois pour quelques mois, ironise Die Welt. Et le quotidien prédit pour un futur pas très lointain de nouvelles nuits de négociations pour les dirigeants européens. Depuis deux ans et demi, la Grèce n'a pas tenu une seule de ses promesses en matière d'économies.L'administration fiscale est toujours sous-développée. Ainsi, les plus aisés continuent d'abriter leur argent à l'étranger, pendant que les Grecs les plus modestes peinent sous le poids des salaires réduits et des retraites amputées. C'est pourquoi il est juste que le gouvernement allemand insiste pour que chaque nouvelle aide ne soit débloquée qu'au coup par coup, en échange de réformes concrètes.

À en croire Die Tageszeitung, ce que l'Eurogroupe a présenté mardi n'est ni clair ni convaincant, et encore moins durable. L'Europe n'y arrive pas. Et le journal se demande même si elle veut vraiment s'en sortir. La Grèce continue à souffrir alors que l'Islande a réussi à retomber sur ses pattes. Pourtant la crise de la dette y était beaucoup plus profonde et le gouvernement de Reykjavik devait la résoudre tout seul.

L'Eurogroupe a adopté un ensemble complexe de mesures qui visent à réduire l'endettement d'Athènes, sans l'annuler
L'Eurogroupe a adopté un ensemble complexe de mesures qui visent à réduire l'endettement d'Athènes, sans l'annulerImage : Reuters

En l'an 3 de la crise, l'Europe n'a tiré aucune leçon de cette débâcle. Et pourtant il est clair depuis longtemps que ce qu'il faut faire, c'est une annulation de dette, et pas seulement pour la Grèce. Et en finir avec la rigueur.La Süddeutsche Zeitung rappelle quant à elle le cas de la Corée du Sud. Le pays se trouvait il y a 15 ans au bord de la faillite. Kishik Lee, professeur d'allemand à l'université de Séoul, raconte que lorsque la crise a débuté fin 1997, les Sud-Coréens ont été pris au dépourvu. On a soudain vu apparaître des personnes sans domicile dans les rues de la capitale et le taux de suicide a augmenté de 80%.

Gangnam Südkorea
De nombreux Sud-Coréens ont vécu comme une humiliation le fait de devoir faire appel au FMIImage : AFP/Getty Images

Finalement, après une mobilisation exceptionnelle de la population - pour citer un exemple : plus de 3,5 millions de personnes ont accepté de faire don de leurs bijoux pour renflouer l'Etat - le prêt accordé par le Fonds monétaire international a été entièrement remboursé en août 2001, trois ans plus tôt que prévu. Mais la crise a laissé des traces : une natalité en berne, une hausse de la violence et des écarts de richesse.