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L'Europe met en danger la vie des réfugiés

Claire-Marie Kostmann9 juillet 2014

L'Union européenne est une forteresse qui empêche les réfugiés d'accéder à la procédure d'asile, selon Amnesty International. Selon l'ONG, 23 000 personnes sont mortes en 15 ans en tentant de rejoindre l'Europe.

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Des migrants sauvés par la marine italienne attendent de descendre dans le port de Pozzalo en Sicile
Des migrants sauvés par la marine italienne attendent de descendre dans le port de Pozzalo en SicileImage : picture-alliance/dpa

Pour Amnesty International, l'Union européenne ferme les yeux sur cette situation dramatique. La marine italienne a bien sauvé la vie de plus de 73 000 personnes en 8 mois, mais elle est seule à le faire, selon Jean-François Dubost, responsable en France du programme Personnes déracinées de l'ONG: « L'Italie sauve des vies, elle a sauvé des dizaines de milliers de vies depuis le début de l'année. Mais elle le fait seule, et elle est seule à suporter cette responsabilité, ce poids matériel, humain et financier. L'Union européenne, elle, continue de s'enfermer dans une logique de dissuasion, prévention, répression de l'immigration irrégulière mais dans laquelle migrants et réfugiés sont confondus. »

Ce cri de colère d'Amnesty International survient au lendemain d'une réunion des ministres de l'Intérieur des 28 pays de l'UE en Italie. Les ministres ont refusé de changer les règles d'asile. Actuellement, la demande est traitée par le pays d'entrée, des empreintes digitales sont prises pour empêcher l'ouverture d'un dossier dans un autre pays. Cela pousse les réfugiés à passer par les filières clandestines pour gagner le pays européen de leur choix, dénonce le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maiziere.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a participé à une réunion à Milan avec ses homologues européens
Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a participé à une réunion à Milan avec ses homologues européensImage : DW/B. Riegert

« Il est intéressant de voir que beaucoup de réfugiés qui arrivent en Italie n'y restent pas. Une part significative d'entre eux rejoint, sans les procédures adéquates, des États du nord comme l'Autriche, l'Allemagne et la Suède. Il faut aussi en parler, s'il s'agit de solidarité. »

Selon Amnesty International, l'UE a dépensé en 6 ans 1,8 milliards d'euros pour ses frontières. Et seulement 700 millions pour améliorer le sort des demandeurs d'asile et des réfugiés. L'ONG a lancé une pétition en ligne, «Protéger les hommes avant les frontières», qu'elle adressera notamment à la chancelière allemande Angela Merkel.