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L'Europe a mauvaise conscience

Philippe Pognan20 avril 2015

Après les dernières tragédies au large des côtes de la Libye, un sommet européen extraordinaire sur le drame des migrants en Méditerranée aura lieu jeudi à Bruxelles, a annoncé lundi le président du Conseil européen.

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Symbolbild Flüchtlingsboot Mittelmeer
Image : Opielok Offshore Carriers/dpa

"La mort frappe en masse aux portes de l'Europe. L'Union européenne porte sans aucun doute la responsabilité de ce qui se passe à ses frontières et au delà, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'UE se veut un acteur important sur la scène politique internationale - mais elle n'est pas en mesure de coordonner sa politique, ni dans le domaine des Affaires étrangères, ni dans le domaine de la sécurité, ni en ce qui concerne sa politique d'asile. L'UE échoue à répartir équitablement les réfugiés arrivants, bien que les 28 Etats membres s'y soient engagés. Elle est aussi incapable de sauver des vies devant ses côtes... Toutefois on ne peut pas désigner l'Europe comme la principale responsable de cette espèce de meurtre de masse, souligne le quotidien de Francfort qui s'interroge: Où sont donc la levée de boucliers et l'indignation des dirigeants africains, où sont leurs programmes d'urgence pour stopper l'hémorragie de leur continent ?"

L'autre grand quotidien de Francfort, la Frankfurter Rundschau fait une proposition concrète. Selon l'éditorialiste, "le gouvernement allemand devrait mettre en place un programme pour accueillir un million de réfugiés d'ici à la fin 2016. Le gouvernement devrait envoyer des représentants dans les villes et villages pour convaincre les élus locaux et la population du bien-fondé d'une telle initiative et le gouvernement devrait aussi fournir les fonds nécessaires à cet accueil. Le programme 'Mare Nostrum' devrait être immédiatement repris et là aussi, Berlin devrait avancer des fonds. Irréaliste? Trop vaste ? Trop cher? Non, cela ne coûterait qu'une infime partie de ce que coûte le sauvetage de la banque Hypo Real Estate !", souligne l'éditorialiste.

Et alors que le dernier drame en Méditerranée suscite de nombreux débats et discussions dans les médias et les milieux politiques en Allemagne, la taz, die Tageszeitung de Berlin écrit : "Au lieu de discuter de solutions irréalistes, l'Europe devrait se concentrer sur ce qui est faisable, de manière coordonnée et avec l'énergie nécessaire. Et surtout l'Europe devrait abandonner l'illusion qu'elle peut maintenir les réfugiés à distance.

Symbolbild - Flüchtlingsboot Mittelmeer
Immigrants clandestins en route vers les côtes italiennesImage : Marco Di Lauro/Getty Images
Luxbemburg EU Außenminister Krisentreffen Flüchtlinge Mittelmeer
Réunion de crise ce lundi à Luxembourg: (de g. à dr.) le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier, la ministre autrichienne de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz, le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière et la Haute Représentante de l'Union européenne pour les Affaires extérieures Federica MogheriniImage : picture-alliance/dpa/J. Warnand

Autre thème : les moyens pour Athènes de sortir de la crise de l'endettement…

"A l‘ouest, Alexis Tsipras perd ses alliés ", relève le quotidien de Cologne Kölner Stadt-Anzeiger. "Le Premier ministre grec se tourne vers Pékin et Moscou. Sur le plan financier, les milliards de Vladimir Poutine pour un projet de gazoduc russe vers la Grèce seraient plus que bienvenus ! Mais sur le plan politique, c'est un signal fatal de la part de Tsipras. Ce n'est pas ainsi que l'on se conduit envers ses partenaires au sein de l'Union européenne et au sein d'une monnaie commune. Il semble bien qu'Athènes ne pense pas de manière européenne. Mais sans cette pensée européenne, il ne pourra y avoir de bonne solution pour la Grèce.", croit l'éditorialiste du Kölner Stadt-Anzeiger.

Russland Griechenland Tsipras bei Putin
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras maintient un contact étroit avec le président russe Vladimir PoutineImage : Reuters/Alexander Zemlianichenko

"La Grèce est depuis longtemps sous le feu des critiques à cause de sa politique de réformes."La confiance est perdue", titre le quotidien Neue Osnabrücker Zeitung. "Athènes doit enfin mettre des idées concrètes et sensées sur la table pour sortir de la crise de l'endettement: la Banque Centrale Européenne, la Commission de l'Union européenne, le Fonds Monétaire International, et des douzaines de chefs de gouvernement, tous ont sermonné le chef de gouvernement grec Alexis Tsipras. Toujours en vain jusqu'ici !“