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Les Français doivent-ils prolonger « Sangaris » ?

Carole Assignon24 février 2014

Près de trois mois après le lancement de l'opération Sangaris en Centrafrique, les députés français doivent se prononcer mardi sur sa prolongation. Sur place la situation sécuritaire est toujours instable.

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Le Parlement français doit se prononcer sur la prolongation au-delà de quatre mois de l'opération « Sangaris »
Le Parlement français doit voter la prolongation au-delà de quatre mois de l'opération « Sangaris »Image : Getty Images/Afp/Sia Kambou

Une "opération coup de poing", c'est ainsi que la France avait présenté début décembre l'intervention de ses troupes sur le territoire centrafricain. Il s'agissait d'appuyer les forces africaines sur place pour ramener l'ordre dans un pays où les exactions étaient de plus en plus signalées.

Vers une probable prolongation

Mais, face à une situation plus complexe que prévue, il semble bien que l'intervention des soldats français aux côtés des forces africaines pourrait finalement durer jusqu'aux prochaines élections prévues en février 2015. C'est en tout cas le souhait de la présidente centrafricaine de transition Catherine Samba Panza.

La France a déjà décidé de porter à 2.000 le nombre de ses soldats en Centrafrique, et selon le général Francisco Soriano, le commandant de l'opération Sangaris, la situation s'améliore malgré tout.Il estime que depuis le début de l'opération Sangaris, le nombre d'exactions et d'affrontements a baissé, la transition politique a pu se faire et la vie économique reprend progressivement.

Les violences se poursuivent notamment à Bangui. Deux soldats tchadiens et deux civils ont été tués dans un quartier à majorité chrétienne. La veille trois musulmans y avaient été exécutés.
Les violences se poursuivent notamment à BanguiImage : Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

Les exactions continuent

En ce qui concerne les violences dont sont victimes les musulmans en Centrafrique, le général Francisco Soriano préfère ne pas parler de « nettoyage ethnique ». Mais sur le terrain, ces violences persistent toutefois, selon Omar Kobine Layama, le président de la communauté islamique centrafricaine.

« Dans les quartiers où les milices des hommes politiques, qui ont instrumentalisé la situation, qui ont aussi récupéré la situation des anti-balaka, leurs hommes sont toujours là pour s'attaquer à tout sujet musulman qu'ils trouvent devant eux. Il y a les villes qui sont sécurisées mais nous demandons vraiment la solidarité internationale pour que l'effectif des militaires soit revu à la hausse afin de couvrir les quartiers, le pays dans son ensemble, pour pouvoir mettre hors d'état de nuire ce qui ont choisi de ne faire que le mal. »

Les soldats français qui devraient bientôt être 2000 seront aux côtés des quelques 6.000 soldats de la force africaine Misca pour poursuivre les opérations de sécurisation. Il faudra aussi compter sur le millier de soldats de la force européenne attendue en Centrafrique.