1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

"L'enfer du Nigeria"

Philippe Pognan9 janvier 2015

Shell et la pollution du Delta du Niger et toujours au Nigeria, les agissements de la secte islamiste Boko Haram trouvent encore un écho dans la presse allemande cette semaine.

https://p.dw.com/p/1EI5K
Boko Haram Kämpfer
Insurgés du groupe Boko HaramImage : picture alliance/AP Photo

Le quotidien "Der Tagesspiegel" relève qu'après cinq années de violences aveugles perpétrées par la secte islamiste Boko Haram, les Nigérians ne sont généralement plus choqués par les crimes quasi quotidiens dans leur pays. Mais ce qui s'est passé ces derniers jours, a pourtant déclenché un sentiment de paralysie et d'épouvante dans ce pays périodiquement secoué par des vagues de violences : depuis le week-end dernier, plus d'une centaine de personnes, voire plusieurs centaines- selon les sources- auraient été brutalement massacrées en tout lors de diverses attaques par les tueurs de la milice terroriste islamiste. Selon le journal, ces derniers massacres ne sont qu'une preuve de plus que le gouvernement nigérian a définitivement perdu tout contrôle dans le nord-est du pays.

Anschlag Kano Nigeria
L'un des attentats quasi quoitidiens au NigeriaImage : Reuters

"Dans l'enfer du Nigeria"

Avec ce titre similaire, le journal "Süddeutsche Zeitung " évoque un autre problème du Nigeria : la pollution dans le delta du Niger...

Le quotidien cite le livre de l'écrivain et activiste nigérian Ken Saro Wiwa :

Nigerianerin hat Maniok auf einer Gasflamme gebacken
Une Nigeriane devant une flamme de gazImage : picture-alliance/dpa

"The flames of Hell“, en français :"Les flammes de l'enfer ", ces énormes flammes de gaz que les compagnies pétrolières font brûler à l'air libre lors de l'extraction de pétrole. "The flames of Hell", un slogan repris lors de manifestations contre la compagnie pétrolière Shell sous la forme :"The flames of Hell are the flames of Shell !" Ce slogan qui rime en anglais, signifie : "Les flammes de l'Enfer sont les flammes de Shell !" Le journal critique qu'il ait fallu plus de six années de procédures juridiques pour que Shell consente finalement à verser 70 millions d'euros aux 15. 600 habitants d'une commune du nom de Bodo, victime à deux reprises d'une marée noire qui avait détruit des centaines de milliers d'hectares de forêts de mangroves et les bancs de poissons et gravement nuit à la santé des villageois. Un exemple de dédommagement qui, espère le journal, pourrait faire école dans d'autres cas de pollution dans le Delta du Niger….

Ölverschmutzung im Ogoni NDelta
La pollution à Bodo Ogoni DeltaImage : DW/M. Bello

Dominic Ongwen bientôt jugé?

Ongwen, l'un des principaux chefs de la LRA, l'Armée de résistance du Seigneur de Joseph Kony, s'est rendu cette semaine aux forces spéciales américaines à Obo en Centrafrique…

La taz, la Tageszeitung de Berlin rappelle que Dominic Ongwen est l'un des quatre commandants de la LRA recherchés depuis dix ans déjà par la CPI pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, notamment pour esclavage d'enfants. Il était aussi recherché par Washington et Kampala. On ignore ce qui va se passer avec Ongwen, il pourrait essayer de bénéficier des lois d'amnistie de l'Ouganda pour les combattants de la LRA, écrit le journal. Ou bien il pourrait être livré à la CPI. Comme les Etats-Unis ne sont pas membres de la CPI, les Américains pourraient remettre Ongwen à l'Ouganda,qui est membre lui de la Cour Pénale Internationale. Mais, conclut le journal, comme le président ougandais Yoweri Museveni accuse régulièrement la CPI de ne viser par principe que des Africains et qu'il plaide même pour que tous les pays africains se retirent de la CPI, un transfert rapide de Ongwen à la Haye ne serait possible qu'au cas où les autorités ougandaises elles-mêmes ne sachent quoi faire du chef rebelle.

LRA Soldat
Un combattant de la LRAImage : picture-alliance/dpa/Morrison