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Les Bérets rouges identifiés par leur ADN

Éric Topona22 juillet 2014

Pendant que se tiennent les pourparlers inter-maliens à Alger, le FBI américain vient de rendre publics les résultats de tests ADN effectués sur des corps découverts en décembre dans un charnier en périphérie de Bamako.

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Le charnier avait été découvert le 4 décembre 2013 à Diago, dans la périphérie de Bamako
Le charnier avait été découvert le 4 décembre 2013 à Diago, dans la périphérie de BamakoImage : HABIBOU KOUYATE/AFP/Getty Images

Les résultats de ces tests ADN tombent comme un pavé dans la mare. Ils confirment que les 21 corps découverts en décembre dernier dans un charnier situé à une vingtaine de kilomètres de Bamako sont bien ceux des militaires du « régiment des commandos parachutistes » maliens, communément appelés « Bérets rouges ». Ces militaires, jugés proches de l'ancien président Amadou Toumani Touré, étaient portés disparus depuis avril 2012, à la suite du putsch qui avait porté au pouvoir le capitaine Amadou Sanogo.

Soulagement pour les proches des victimes

À cette époque, la junte militaire les avait accusés d'avoir ourdi un « contre-coup d'État », violemment réprimé. Maître Moctar Mariko préside à Bamako l'Association malienne des droits de l'Homme. Il s'est constitué partie civile dans l'affaire. Aujourd'hui, il se dit satisfait de la publication des résultats de ces test ADN : « Avec ces éléments, je pense que le juge pourra mener très tranquillement et sereinement le reste de l'enquête afin que ce dossier soit envoyé en salle de jugement. C'est une réelle victoire pour nous, parce qu'il y a beaucoup de rumeurs qui couraient. C'est aussi une victoire pour les parents des victimes, qui vont maintenant avoir accès aux corps de leurs frères et fils, et organiser des funérailles dignes de ce nom. »

Le général Amadou Sanogo, lors de son transfert vers la gendarmerie en novembre 2013
Le général Amadou Sanogo, lors de son transfert vers la gendarmerie en novembre 2013Image : Habibou Kouyate/AFP/Getty Images

Sanogo dans le collimateur

C'est dans le cadre de cette même affaire dite des « Bérets rouges » que l'ex-homme fort de la junte, le général Amadou Sanogo, est poursuivi par la justice malienne. Depuis novembre, l'ex-capitaine promu général et meneur du coup d'État militaire de mars 2012 a été placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Bamako. Le général Amadou Sanogo était poursuivi notamment pour « complicité d'enlèvements » dans le cadre de cette affaire. Les charges retenues contre l'ancien putschiste ont par la suite été requalifiées et alourdies. Le parquet général le poursuit désormais pour « complicité d'assassinats ». Avec les résultats des tests ADN publiés par le FBI, la procédure judiciaire pourrait s'accélérer.

Suite des pourparlers à Alger

Pendant ce temps, à Alger, les pourparlers de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord se poursuivent tant bien que mal. En dépit des difficultés à concilier les positions des belligérants, le chef de la diplomatie algérienne reste optimiste. Ramtane Lamamra croit en la signature d'un accord de paix et de réconciliation définitif dans les cent jours.