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Le silence calculé de Beate Zschäpe

Sébastien Martineau7 mai 2013

Les journaux reviennent sur le début du procès de la cellule néonazie NSU. La principale accusée persiste dans le silence. Les journalistes se sont donc intéressés au langage corporel de cette femme jugée pour meurtres.

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Beate Zschäpe lors de la première audience du procès, le 6 mai à Munich
Beate Zschäpe lors de la première audience du procès, le 6 mai à MunichImage : picture-alliance/dpa/Peter Kneffel/

La cellule terroriste NSU comptait trois membres, rappelle Die Welt. Deux d'entre eux sont morts, les deux hommes... Leur suicide nocturne, il y a dix-huit mois, a fait de Beate Zschäpe le visage de la violence d'extrême droite en Allemagne. Des traits poupins, des boucles d'oreille de jeune fille, beaucoup de mascara, les cheveux teints... Sa passion pour les chats est désormais plus connue que son faible pour les drapeaux du Troisième Reich et pour Rudolf Heß, un proche d'Adolf Hitler.

Le quotidien s'inquiète de voir qu'avec son look de femme d'affaire, elle donne au terrorisme d'extrême droite une nouvelle esthétique, qui rompt avec l'image de la violence brune, des skinheads et des blousons noirs. La disposition des femmes à l'extrême violence est toujours un tabou, poursuit Die Welt. Mais les femmes de la scène d'extrême droite sont souvent au moins aussi radicales, fanatiques et violentes que les hommes.

Rechtsextremistische Terroristin Beate Zschäpe
C'est une tout autre Beate Zschäpe qui est apparue lundi au tribunal. L'expression moins dure que sur cette photo publiée par la police, mais impassible face aux familles des victimesImage : Getty Images

« La façade tient bon », titre die tageszeitung. Le rôle de la femme-façade, qui maintient à l'extérieur une connexion avec la normalité, Beate Zschäpe le maîtrise bien. Pendant que les deux autres membres du groupe NSU, Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt, étaient clairement reconnaissables comme appartenant à l'extrême droite, Zschäpe, alias "Liese", s'est toujours efforcée de maintenir les apparences. Elle était, pour ainsi dire, le "U" de NSU, le "U" de Untergrund, la clandestinité.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient quant à elle sur le renvoi du procès au 14 mai. Les avocats de la défense ont en effet mis en cause l'impartialité du juge. Pour le quotidien, il est bon de rappeler le sens de cette procédure. Elle n'a pas vocation à remplir les attentes de toutes les parties impliquées.

Ce procès doit aboutir à une décision objective sur la culpabilité des accusés. C'est pourquoi Beate Zschäpe a le droit de ne pas parler et c'est pourquoi ses avocats ont le droit de tout faire, dans la limite de la procédure pénale, pour obtenir le meilleur résultat possible pour elle.