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Le président égyptien persona non grata au Bundestag

Philippe Pognan21 mai 2015

Le président du Bundestag, -la chambre basse du Parlement allemand-, a déclaré ne pas vouloir recevoir le président égyptien Abdel Fattah al- Sissi dont une visite en Allemagne est annoncée pour début juin

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Ägypten Reaktion auf Ermordung koptischer Christen durch IS
Le président égyptien Abdel Fattah al- Sissi "persona non grata" au BundestagImage : imago/Xinhua

„Le président égyptien n'est pas une personnalité emblématique du monde libre, c'est indéniable ! relève le quotidien de Francfort, la Frankfurter Allgemeine. Depuis sa prise du pouvoir, Sissi s'est transformé en un dirigeant militaire qui nettoie rigoureusement son pays des islamistes et de l'opposition libérale. Il poursuit une politique de restauration classique, l'armée retrouve son ancien monopole de puissance et la société égyptienne est gouvernée de manière autoritaire.

Malgré tout, estime le journal, ce n'est pas une raison pour ne pas recevoir al Sissi à Berlin ou à cesser de travailler avec les autorités égyptiennes. Plus d'un tiers de tous les pays au monde ne sont pas des démocraties, et on ne peut qualifier qu'une petite moitié d'entre eux de sociétés vraiment libres... Si l'Allemagne devait bannir moralement tous les Etats autoritaires, alors le travail de ministre des Affaires étrangères serait un poste à mi-temps !

Bundestag 25 Jahre Mauerfall 07.11.2014 Lammert
Le président du Bundestag (au centre) justifie sa décision par les atteintes aux droits de l'Homme en EgypteImage : Reuters/F. Bensch

L'Egypte est une puissance - clef au Proche- Orient dont le destin ne peut nous être égal, relève le journal. Une collaboration pragmatique est de mise avec ce pays, qui joue un rôle important dans le débat théologique autour de l'Islam, dans la lutte contre le terrorisme, dans les différents conflits arabes ou encore dans les relations avec Israel.

C'est pourquoi, conclut l'éditorialiste, il est" juste que la Chancelière et le gouvernement fédéral ne suivent pas l'exemple de Lammert et maintiennent leur invitation au président Sissi. Une fois qu'il sera là, on ne doit pas se taire sur le sujet des Droits de l'Homme. La diplomatie allemande ne le fait pas non plus dans d'autres cas."

Autre thème : l'affaire du BND

L'affaire, qui a éclaté il y a quelques semaines déjà, se poursuit, avec un contentieux au sein de la coalition gouvernementale à Berlin sur les activités du BND, le Service fédéral de renseignement accusé d'avoir espionné des firmes et des institutions publiques pour le compte de la NSA américaine.

Sigmar Gabriel und Angela Merkel
Sigmar Gabriel, vice -chancelier et social démocrate avec la chancelière concervatrice (CDU) Angela MerkelImage : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

Sigmar Gabriel, chef de file du SPD , le parti social démocrate et vice-chancelier, a réclamé haut et fort la publication de la liste des entreprises et personnalités espionnées par la NSA , l'agence américaine de renseignement avec la complicité présumée du BND. Sous le titre „Le calcul politique de Gabriel“ le journal Die Welt estime qu'en tant que ministre de l'Economie comme en tant que chef de parti, Gabriel aurait été vulnérable s'il avait ignoré ou seulement relativisé les accusations à l'encontre du BND. L'éditorialiste constate : Le président du SPD, Gabriel se sent à l'aise avec sa manoeuvre visant à faire endosser à la Chancelière la responsabilité de l'affaire du BND comme si le SPD et lui-même vice-chancelier n'y avaient rien à voir !"