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Le Niger fait plier Areva

Marie-Ange Pioerron30 mai 2014

Un accord a finalement été conclu entre le gouvernement nigérien et la société française Areva, pour l'exploitation de l'uranium. Cela retient l'intérêt des journaux.

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Luc Oursel, président du directoire d'Areva, signe l'accord avec le Niger
Luc Oursel, président du directoire d'Areva, signe l'accord avec le NigerImage : DW/M. Kanta

die tageszeitung estime que le gouvernement nigérien se réjouit à juste titre du nouveau contrat avec Areva, le géant français du nucléaire. Le gouvernement du pays le plus pauvre du monde a mis à genoux un géant public de l'atome. C'est une victoire du nouveau nationalisme africain des ressources qui tente de couper l'exploitation minière en Afrique de ses racines coloniales. Mais souligne le journal, sans doute n'est-ce pas la peur de la concurrence chinoise qui a poussé en priorité la France à céder au Niger. C'est bien plutôt la peur des islamistes armés dans la zone sahélo-saharienne qui est actuellement le facteur dominant de la politique française dans la région. Reste à voir, poursuit le journal, ce qu'apporte le nouvel accord. Des recettes fiscales plus élevées, de nouvelles routes dans le désert, des postes de direction pour des Nigériens - tout cela n'est pas automatiquement avantageux pour les 17 millions de Nigériens. La société civile, qui s'est mobilisée avec succès pour un meilleur contrat, doit rester vigilante.

Dans la mine de la Cominak à Arlit
Dans la mine de la Cominak à ArlitImage : Getty Images

La Neue Zürcher Zeitung relève que l'uranium représente 70% des exportations du Niger. Areva, le troisième groupe nucléaire au monde tire du Niger 35% de son uranium. L'entreprise exploite deux mines près d'Arlit à 900 km au nord-est de Niamey. Pour encourager prétendument des investissements dans cette région Areva a bénéficié jusqu'à présent de généreux allègement fiscaux. Le nouvel accord met fin à ces privilèges. Le même journal publie sur la même page un article sur un autre accord minier: celui conclu par le gouvernement guinéen avec le groupe minier anglo-australien Rio Tinto. Il concerne l'exploitation du plus grand gisement de fer encore intact au monde. Il renfermerait 100 millions de tonnes de fer et son exploitation devrait multiplier par deux le produit national brut de la Guinée. L'accord, précise le journal, doit encore être approuvé par le parlement guinéen.

Manifestation à Chibok le 26 mai 2014
Manifestation à Chibok le 26 mai 2014Image : picture-alliance/AP Photo

Auto-défense dans le nord du Nigeria

Après un attentat à Maiduguri en mars 2014
Après un attentat à Maiduguri en mars 2014Image : picture-alliance/dpa


La presse continue aussi de s'intéresser au Nigeria. Les lycéennes enlevées à la mi-avril par Boko Haram sont toujours captives. L'armée nigériane a dit savoir où elles se trouvent mais exclut toute opération de libération par la force. Cette attitude, note la Süddeutsche Zeitung, a indigné les familles des jeunes filles. Mais le fait que l'armée nigériane hésite à libérer les otages par la force s'appuie sur une froide évaluation des options. Car même si elle a pu vraiment localiser toutes les lycéennes - et tout indique qu'elles ont été séparées en petits groupes et dispersées sur une vaste superficie - il est à craindre qu'elles soient tuées dès le premier signe d'une libération violente. C'est de cette façon que Boko Haram a agi dans le cas de l'otage britannique Chris McManus en mars 2012. La tentative de libération anglo-nigériane a tourné à la débâcle.

Die Welt relève que face à l'incapacité des forces de sécurité, des milices se sont formées. Pour les millions d'habitants du nord du Nigeria , qui vivent depuis 2009 dans la peur permanente, sans que quiconque leur vienne en aide, l'enlèvement des jeunes filles a été une atrocité de trop. A Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, 30 000 civils se sont regroupés pour former une armée de l'ombre. Ils n'ont, précise Die Welt, aucune formation militaire et combattent avec des armes d'un autre temps, parfois même avec seulement des flèches et des arcs. Et pourtant ils ont réussi à chasser Boko Haram de Maiduguri. Car comme l'explique le chef de cette "Civil Joint Task Force", Abbaji Kalli, "Nous les connaissons. L'armée régulière vient de partout. Ils sont mieux équipés que nous mais ils ne connaissent pas la région et ne parlent pas notre langue".

Cyril Ramaphosa, le nouveau vice-président
Cyril Ramaphosa, le nouveau vice-présidentImage : DW/A. Lattus

Nouveau gouvernement sud-africain

Après l'investiture de Jacob Zuma pour un second mandat présidentiel en Afrique du sud, un nouveau gouvernement a été nommé. Un quotidien allemand le passe à la loupe. Il s'agit en l'occurence de la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui retient tout d'abord que, pour la première fois, l'Afrique du sud a un ministre des finances noir. Vingt ans après la fin de la ségrégation raciale, la pression était grande au sein de l'ANC pour confier ce ministère-clé à un représentant du principal groupe de population. Nhlanhla Nene, 55 ans, était jusqu'à présent vice-ministre des finances. Beaucoup d'espoirs, relève le journal, sont également placés dans l'ancien syndicaliste devenu l'un des hommes d'affaires les plus riches du pays, Cyril Ramaphosa, qui fait son retour en politique. Il a été nommé vice-président. On attend de lui la mise en oeuvre du plan national de développement avec l'aide duquel le gouvernement veut combattre le chômage et la pauvreté. Autre nomination: celle d'un nouveau ministre des mines. La femme qui occupait ce poste jusqu'à présent, note le journal, n'est pratiquement pas intervenue dans la grève observée depuis quatre mois dans les mines de platine. Elle passe au ministère de la condition féminine. Son successeur, Ngoako Ramatlhodi, est avocat. C'est aussi un vétéran de l'ANC.