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Le front de l'opposition anti-Morsi se renforce

Carole Assignon29 janvier 2013

En Égypte, malgré le couvre-feu en vigueur dans plusieurs villes, des heurts ont eu lieu la nuit dernière. L'armée commence à donner des signes d'impatience et l'opposition est de plus en plus unie.

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Le président Mohamed Morsi s'adresse à ses partisans, le 23 novembre 2012 au Caire
Le président Mohamed Morsi s'adresse à ses partisans, le 23 novembre 2012 au CaireImage : picture-alliance/dpa

Depuis le début, jeudi 24 janvier au soir, des derniers troubles en date en Égypte, c’est la première fois que le ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi, également commandant des forces armées, s'exprime sur la situation dans le pays.

Une intervention sur un ton de mise en garde puisqu’il a affirmé que si les forces politiques n'agissent pas pour régler la crise, celle-ci pourrait avoir de graves répercussions. Une déclaration qui a tout son sens selon Masri Feki, chercheur à l’Institut français de géopolitique :

« Le ministère de la Défense exprime l'angoisse de l'establishment militaire en Égypte, mais aussi l'angoisse de la population égyptienne, qui craint effectivement que la montée de la violence n'ait des conséquences négatives sur le fonctionnement des institutions en Égypte. Et on l'a vu dernièrement, la police, les forces de l'ordre sont absolument incapables de gérer la situation. L'Égypte a à sa tête aujourd'hui un pouvoir qui a bafoué complètement l'ordre constitutionnel. »

Ägyptische Armee
L'armée s'est vu confier temporairement des pouvoirs de policeImage : picture-alliance/landov

Même l'Église s'oppose désormais au pouvoir

L'absence de consensus entre le pouvoir et l'opposition risque de contraindre l'armée à réagir, elle qui a déjà assuré l'intérim du pouvoir entre la chute de Hosni Moubarak et l'élection de Mohamed Morsi.

L’opposition, de son côté, maintient ses revendications et prévoit une manifestation en fin de semaine. Selon Masri Feki, cette opposition est de plus en plus soudée :

« L'opposition égyptienne n'a jamais été aussi unie, aussi rassemblée. Le front du salut national aujourd'hui rassemble l'ensemble des forces libérales, mais aussi des forces de gauche... des communistes, des nassériens, des nationalistes arabes. Et aussi, pour la première fois dans l'histoire de l'Égypte, l'Église égyptienne se trouve en opposition avec le régime en place. Cela veut dire que l'opposition a vraiment réussi à rassembler et que le message de l'opposition est un message crédible et fédérateur. »

Si un semblant de calme est revenu mardi matin près de la place Tahrir, au Caire, il faut toutefois relever que dans les villes situées le long du canal de Suez, des manifestants ont défié dans la nuit le couvre-feu imposé par le président Mohamed Morsi.