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Erdogan fait sa campagne en Allemagne

Philippe Pognan5 février 2014

Les journaux allemands commentent la visite du Premier ministre turc en Allemagne. Recep Erdogan y a notamment réaffirmé sa volonté de voir son pays devenir un jour membre de l'Union européenne.

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Recep Erdogan et Angela MerkelImage : Getty Images

La Turquie et l'Union européenne sont liées l'une à l'autre par une mise en scène mensongère: celle des négociations d'adhésion à l'UE. Les entretiens sont en cours et leur issue est officiellement ouverte, mais il est probable que la Turquie n'adhérera jamais à l'Union européenne, estime le quotidien Die Welt. Premièrement: une adhésion dépasserait les capacités d'intégration de l'Union européenne. Deuxièmement: même une fois les rêves d'une nouvelle Grande Turquie d'Erdogan achevés, l'intérêt des élites en Turquie à ce que leur pays intègre l'Union européenne resterait très limité. Troisièmement : chacun des 28 pays membres devrait approuver une adhésion de la Turquie, or il est quasiment exclu qu'ils arrivent à l'unanimité sur ce point ! Malgré tout Ankara et Bruxelles devraient poursuivre leur mise en scène, conclut Die Welt, car les négociations d'adhésion sont le meilleur instrument pour imposer les intérêts européens.

Erdogan / Berlin / Tempodrom
Erdogan salue la foule de ses partisans réunis en meeting au "Tempodrom" à BerlinImage : picture-alliance/AA

La Frankfurter Rundschau constate que le fait qu'Angela Merkel fasse la sourde oreille quand on parle d'une future adhésion de la Turquie à l'Union européenne n'a pas du tout l'air d'impressionner Recep Erdogan. Le Premier ministre est toujours persuadé que l'UE a davantage besoin de la Turquie que vice-versa. Mais le style politique du gouvernement d'Erdogan, le non-respect de la séparation des pouvoirs et la censure des médias sont actuellement de gros obstacles pour les négociations d'adhésion. Le gouvernement allemand aurait dû plus nettement aborder ces sujets, estime le journal.

Erdogan n'a jamais manqué d'aplomb, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il sait ce qu'il doit à ses nombreux partisans dans son pays et en Allemagne. Sa phrase proclamée à Berlin selon laquelle l'histoire du 21ème siècle ne peut s'écrire sans la Turquie, n'est pas surprenante. Erdogan veut flatter la fierté nationale des Turcs et s'assurer des voix pour son parti AKP lors des prochaines élections...

A propos de l'attitude d'Erdogan lors d'un meeting devant plus de 5000 Turcs mardi soir à Berlin, la Neue Osnabrücker Zeitung écrit : Le Premier ministre turc s'est laissé acclamer comme une pop star par ses compatriotes et partisans. Son message : le progrès, c'est seulement avec moi! Le "maître" autoproclamé a pris un bain de foule bien mis en scène. Mais dehors dans les rues, d'autres compatriotes et diverses associations turques manifestaient leur désaccord: pour un nombre grandissant de compatriotes, Erdogan n'est plus un héros.

Erdogan / Berlin / Anhänger / Tempodrom
Un meeting bien mis en scèneImage : picture-alliance/dpa

A propos de la situation en Centrafrique, la Frankfurter Allgemeine Zeitung craint que face à la persistance des violences , il soit peu probable que les citoyens de ce pays arrivent dans un avenir proche à vivre en coexistence pacifique. La nouvelle présidente centrafricaine, Catherine Zamba-Panza, lance des appels quasi-quotidiens pour l'envoi de davantage de soldats étrangers dans son pays. Mais les quelque 500 soldats que l'Union européenne a décidé d'envoyer ne pourront sans doute pas faire grand-chose pour stopper la violence, car même les officiers de la mission militaire francaise Sangaris ont admis entretemps que leurs 1600 hommes n'arrivent pas vraiment à assurer la sécurité de la capitale Bangui… Et l'Union africaine peine à fournir le contingent promis de 6000 soldats pour la MISCA…