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Tous contre la garde présidentielle burkinabè

Eric Topona5 février 2015

Des collectifs de la société civile ont appelé à manifester à 8h TU place de la révolution à Ouagadougou. L'objectif est de demander la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle accusé d'avoir trop de pouvoirs.

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Sous la pression populaire, l'ex-président Blaise Compaoré a quitté le pouvoir le 31 octobre 2014
Sous la pression populaire, l'ex-président Blaise Compaoré a quitté le pouvoir le 31 octobre 2014Image : AFP/Getty Images/I. Sanogo

La garde présidentielle, corps d'élite de l'armée du Burkina Faso, avait réclamé mercredi la démission du Premier ministre Isaac Zida, son ex-numéro 2, qu'elle accuse de l'avoir trahie. Plus tôt dans la journée, les éléments du régiment de sécurité présidentiel (RSP) ont empêché la tenue du conseil des ministres en retenant Isaac Zida dans une réunion surprise.

Des revendications exorbitantes ?

Isaac Zida (premier plan) est issu du régiment de sécurité présidentielle dont il était le numéro 2
Isaac Zida (premier plan) est issu du régiment de sécurité présidentielle dont il était le numéro 2Image : picture-alliance/dpa/Etienne Kafando

Le RSP parle de trois revendications : la non dissolution de ce corps, le paiement de bonus de fin d'année, et le limogeage de l'actuel chef d'état-major particulier de la présidence. Théophile Nikiéma, c'est son nom, est jugé moins gradé et donc moins méritant. Mais ce coup de colère est inacceptable selon le colonel Ouattara Lona Charles, ancien chef des opérations aériennes des nations unies :

«Il n'était pas pensable qu'un régiment se lève comme ça, et aille empêcher un gouvernement de fonctionner ! Il y a sûrement quelques individus qui tirent les ficelles parce que c'est une armée qui n'est pas organisée. N'importe quel commandant d'unité qui a une puissance de feu peut se permettre n'importe quoi !»

Peut-on en déduire que le RSP a conservé intacte sa toute puissance qu'elle a acquise durant le temps de pouvoir de Blaise Compaoré ? Réponse de Maître Hervé Ouattara, le coordinateur du mouvement ‘'Balai Citoyen'' à l'origine du soulèvement populaire d'octobre 2014 au Burkina Faso :

Laisser le pouvoir au peuple

La charte de la transition burkinabè a été le fruit de discussions entre les acteurs de la vie socio-politique et culturelle du Burkina Faso
La charte de la transition burkinabè a été le fruit de discussions entre les acteurs de la vie socio-politique et culturelle du Burkina FasoImage : I. Sanogo/AFP/Getty Images

«Nous, nous ne considérons pas que le RSP reste puissant dans le pays dans la mesure où le pouvoir appartient au peuple et le RSP en tant que composante de l'armée, doit respect à ce peuple.»

Pour le président de l'organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso, c'est un secret de polichinelle que l'ombre de Blaise Compaoré continue de planer sur le pays :

«Blaise Compaoré est parti mais son système est resté intact ! Puisque finalement aucun dignitaire du régime n'a été inquiété. Cette situation prouve que la transition risque de plonger dans l'instabilité. Nous avons demandé au niveau de la coalition contre la vie chère que ce corps d'élite, qui est une armée dans l'armée, soit dissout.»

Pour de nombreux analystes, cette crise risque d'emporter le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida, accusé par ses anciens frères d'armes d'avoir trahi la confiance qu'ils ont placée en lui.

Cliquez sur le lien ci-dessous pour écouter le compte rendu de Eric Topona à 7H TU !