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La Namibie aux urnes, une formalité pour la Swapo

Georges Ibrahim Tounkara28 novembre 2014

Plus d'un million d'électeurs sont convoqués pour des élections législatives et une présidentielle. D'après les observateurs, ces scrutins sont remportés d'avance par l'ultra dominant parti au pouvoir, la Swapo.

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L'introduction de machines de vote dans les isoloirs est une première en Namibie
L'introduction de machines de vote dans les isoloirs est une première en NamibieImage : picture-alliance/dpa/Gao Lei

Ce devrait être, en effet, une formalité pour l'Organisation du peuple du sud-ouest africain (SWAPO). Ce parti dirige la Namibie depuis 24 ans, c'est à dire depuis que l'ancien mouvement de libération a obtenu l'indépendance du pays en 1990. Et fort de cette légitimité historique, la SWAPO devrait cette année encore, sans coup férir, l'emporter, selon le politologue germano-namibien Henning Melber qui enseigne à l'Université de Pretoria en Afrique du Sud :

« Quand vous lisez le programme de campagne de la Swapo, c'est écrit : « Nous Swapo, avons construit des routes, construit des écoles, des hôpitaux. Et donc, pour chaque parti de l'opposition, il est difficile de faire face à un parti si dominant qui a un tel succès. Pour de nombreux namibiens, la SWAPO c'est la nation et la nation c'est la SWAPO. »

Difficile jeu démocratique

Le Premier Ministre Hage Geingob devrait facilement remporter la présidentielle
Le Premier Ministre Hage Geingob devrait facilement remporter la présidentielleImage : picture-alliance/dpa/S. Lecocq

Pour le porte-parole de la ligue de la jeunesse de la SWAPO, Job Shipululo Amupanda, en se rendant aux urnes ce vendredi, plus que le programme de gouvernement du parti, c'est l'étiquette de la SWAPO que les électeurs regarderont :

« Les gens continuent à voter la SWAPO par loyauté, parce que c'est le parti qui les a conduits à l'indépendance. Nous avons un parti au pouvoir très fort face à une opposition faible. Et cela rend le jeu démocratique très difficile » Si la SWAPO est assuré de l'emporter, de nombreux Namibiens se montrent cependant mécontents de la politique menée par le parti. Un mécontentement lié selon Job Shipululo Amupanda, au chômage qui dit-il touche 27% de la population.

«Les jeunes représentent 60% de la population namibienne. La plupart de ces jeunes n'ont pas de terre. C'est une chose à la laquelle nous devons nous attaquer. Nous avons une direction qui est très vieille. Nous avons été dirigés par des vieillards qui ne savent pas quelles sont les aspirations des jeunes mais qui pensent plutôt à s'enrichir. »

Des risques de soulèvement populaire

Frappée par le chômage, la jeunesse namibienne risque de se faire entendre avec colère
Frappée par le chômage, la jeunesse namibienne risque de se faire entendre avec colèreImage : picture-alliance/dpa/T. Schulze

Pour éviter que le mécontentement de ces jeunes ne se transforme en soulèvement populaire, Graham Hopwood, directeur de l'institut d'études politiques de Windhoek demande au gouvernement namibien de s'attaquer aux inégalités sociales :

«Le travail du gouvernement devrait être de créer des emplois. Et Cela aura un effet sur la réduction de la pauvreté dans le pays. La Namibie est considérée comme l'un des pays les plus inégalitaires au monde. Il y a d'un côté un petit groupe qui dispose de toutes les ressources, qui s'enrichit et de l'autre, la grande majorité du peuple qui souffre toujours. Il faut réduire ce fossé sinon cela pourrait provoquer des troubles dans le futur »

L'intérêt pour ces élections est aussi porté sur l'utilisation de machines de vote électroniques. Dans l'isoloir, les électeurs ont droit pour la première fois, à des machines de vote de fabrication indienne, équipées d'écrans tactiles.