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La construction européenne, chacun pour soi

Aude Gensbittel19 décembre 2013

Alors qu'un nouveau sommet s'ouvre à Bruxelles, les journaux reviennent sur la politique européenne de la chancelière Angela Merkel, évoquée lors de son premier discours devant les députés après son investiture.

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Image : picture-alliance/dpa

La Frankfurter Rundschau souligne que cela ne pose aucun problème à Angela Merkel de critiquer d’une part les doutes de la Commission européenne quant à la politique énergétique allemande, et d’exiger d’autre part plus de compétence pour cette même Commission quand il s’agit de faire des réformes structurelles ailleurs. Quand l’Allemagne dispense un grand nombre de ses entreprises de payer les taxes servant à financer les énergies renouvelables, c’est une affaire nationale. Mais quand la Grèce ou l’Espagne mettent en doute le bienfondé de programmes d’austérité trop rigides, alors là c’est une affaire européenne.

Devant le Bundestag, Angela Merkel a appelé à engager des réformes européennes
Devant le Bundestag, Angela Merkel a appelé à engager des réformes européennesImage : picture alliance/AP Photo

La Süddeutsche Zeitung note de son côté le manque d’enthousiasme et de volonté de réforme de l’Union européenne. Pourtant, une stratégie commune de défense serait avantageuse sur les plans politique, militaire et financier. Une politique économique, financière et budgétaire coordonnée serait plus que nécessaire face aux leçons tirées de la crise de l’euro. Mais beaucoup d’Etats se demandent pourquoi se préoccuper de l’Europe. Plus d’économie commune, oui, mais chacun à sa façon. Plus de politique extérieure commune, oui, mais sans abandonner sa souveraineté. Tant que la communauté européenne ne trouve pas une nouvelle manière de travailler, les sommets vont tous se terminer de la même façon : dans l’indécision.

La presse revient aussi sur l’absence annoncée de plusieurs hauts représentants occidentaux aux Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi, en Russie, que beaucoup voient comme une manière de dénoncer les restrictions des droits humains dans le pays, notamment les droits des homosexuels.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré vendredi vouloir défendre les valeurs morales traditionnelles de la Russie
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré vendredi vouloir défendre les valeurs morales traditionnelles de la RussieImage : picture-alliance/dpa

La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève que le président allemand Joachim Gauck n’ira pas aux Jeux Olympiques de Sotchi, pas plus que le chef de l’Etat français, François Hollande. La chancelière Merkel hésite encore. Il s’agit de faire passer un message au président Poutine, mais pas de lui gâcher tout l’événement. Le président américain Barack Obama a trouvé une solution formidable : il a demandé à deux sportives ouvertement lesbiennes de faire partie de la délégation américaine et de transmettre à Vladimir Poutine le bonjour de Washington.

die tageszeitung estime qu’un boycott risque d’être peu remarqué en Russie. Le journal appelle plutôt les hauts responsables politiques à se rendre à Sotchi et à s’afficher publiquement aux côtés de gays et de lesbiennes, d’opposants poursuivis par la justice et d’ongs menacées. Cela donnerait une bonne leçon au régime de Poutine. Mais cela demande aussi du courage.