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Khartoum et Juba s'arrangent avec leur frontière

Daniel Pelz / Laure Wallois4 avril 2013

Suite à un accord conclu en mars, la démilitarisation de la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud devrait prendre fin ce jeudi. Une étape qui pourrait être importante dans la réconciliation entre les deux Etats.

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Image : Getty Images

L'indépendance du Soudan du Sud en 2011 n'a pas mis fin aux tensions avec son voisin du Sud. Surtout depuis que Juba a décidé, il y a plus d'un an, de suspendre sa production pétrolière. Le pays refusait alors de payer des taxes réclamées par Khartoum sur l'exportation du pétrole. Le Soudan du Sud possède trois quarts des gisements de pétrole mais l'exportation dépend des oléoducs qui traversent le nord. Pour Andrew Natsios, ancien émissaire des Nations Unies au Soudan, l'arrêt de la production pétrolière a eu des conséquences désastreuses pour les deux pays :

« Lorsque le flux de pétrole a été arrêté, cela a sévèrement nuit aux deux économies, celles du nord et du sud. Même si les deux pays se détestent au plus haut point et qu'ils ont un lourd passé de conflits, s'ils ne coopèrent pas économiquement, les deux gouvernements et les deux sociétés courent le risque de s'effondrer. »

Le pétrole est vital pour l'économie des deux pays

Südsudan zieht sich aus umstrittenem Grenzgebiet zu Sudan zurück
L'accord sur la démilitarisation est surtout motivé par la reprise des échanges pétroliersImage : Reuters

Selon le Fond Monétaire International, l'économie du Nord a chuté de 11% en 2012. S'en est suivi une forte inflation. L'augmentation du prix de l'essence avait alors déclenché des émeutes à Khartoum et dans d'autres villes du pays.

Le Sud lui a encore plus besoin des revenus du pétrole qui représentent plus de 90% du budget de l'Etat. Et la reprise de la production est d'autant plus urgente que plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Les deux parties ont donc fait des compromis. L'un d'eux est la démilitarisation de leur frontière commune. Mais pour Magdi el-Gizouli, Soudanais et membre du Rift Valley Institute, cette bonne nouvelle doit être accueillie avec prudence :

« C'est très difficile car la frontière est très étendue. Elle n'est pas seulement le théâtre des activités des deux armées mais aussi celui de nombreux groupes rebelles et de différentes forces mandatées par le pouvoir qui, à un moment donné, se sont battues d'un côté ou de l'autre de la frontière. »

Au cas où cet accord échouerait, le Soudan du Sud a annoncé qu'il envisageait de construire de nouveaux oléoducs à travers le Kenya ou Djibouti.

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