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Incursion angolaise dans le sud-ouest du Congo

Carole Assignon18 octobre 2013

Les manœuvres diplomatiques entre Luanda et Brazaville se poursuivent pour tenter d'éclaircir la situation dans le Sud-ouest du Congo où la présence de forces armées angolaises est signalée depuis le début de la semaine.

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Les forces angolaises seront-elles de nouveau invitées pour la fête d'indépendance du Congo-Brazzaville comme ici en 2010?
Les forces angolaises seront-elles de nouveau invitées pour la fête d'indépendance du Congo-Brazzaville comme ici en 2010?Image : Getty Images

Les militaires angolais seraient arrivés par la zone de Kimongo, un chef-lieu de district dans la région du Niari (sud-ouest). Ils ont occupé au moins cinq localités et pris en otages des militaires congolais envoyés sur place par les autorités congolaises. Pour l'heure, la situation est toujours floue.

Une situation statique

Il semble en effet que rien n'ait véritablement bougé ces derniers jours. L'ambassadeur d'Angola a été convoqué jeudi à Brazzaville au ministère des Affaires étrangères. Mais la quarantaine de soldats congolais pris en otage par les forces angolaises qui ont occupé le sud-ouest du Congo n'auraient toujours pas été relâchés, selon une source proche du ministère des affaires étrangères.

Les localités occupées sont à la frontière avec l'enclave du Cabinda
Les localités occupées sont à la frontière avec l'enclave du Cabinda

À Dolisie, dans la région de Niari, un habitant assure toute fois que le calme règne : « les gens vaquent à leurs occupations, j'ai même quelqu'un qui est arrivé autour de 20 heures venant de Londélakai, il faut passer par là où il y a eu les troubles, ils sont passés librement. Certainement que la situation a été maitrisée. »

Vers une possible détente

Il faut dire que les localités occupées se situent à la frontière avec l'enclave du Cabinda. Luanda soupçonne les rebelles du Front de Libération du Cabinda (Flec) d'en faire leur base arrière. Pour Alfred Shango Lokoho, historien et professeur de géopolitique à la Sorbonne Nouvelle Paris III, la situation devrait toutefois se détendre assez vite et les otages remis en liberté :

« Le Front de Libération du Cabinda a toujours contesté la tutelle du pouvoir angolais. Et au fond aujourd'hui, cette incursion de l'armée angolaise au Congo vise effectivement à poursuivre les éléments du Front. Alors, ce n'est certainement pas une occupation. De toute façon l'Angola exerce toujours un droit de poursuite, et ce droit de poursuite permet à un certain moment de stabiliser la situation et puis après ils se retirent toujours. »

Rappelons que le Congo, l'Angola et la RDC ont conclu un pacte de non agression. En 1997, les troupes angolaises avaient même aidé le président congolais Denis Sassou Nguesso dans sa reconquête du pouvoir.