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Vent de fronde au Parlement européen

14 juin 2012

Les eurodéputés sont en colère et menacent de faire la "grève du vote" depuis que les États membres ont décidé de réformer les Accords de Schengen sans leur demander leur avis.

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Le Parlement de Strasbourg
Image : picture-alliance/dpa

C'est la première fois que Martin Schulz, voit ça. C'est la première fois, en 18 ans de carrière, que le président du Parlement européen voit les eurodéputés menacer de bloquer des textes en cours de négociation avec le Conseil, c'est-à-dire avec les représentants des États membres. Cinq textes que les eurodéputés refusent à la quasi-unanimité de voter et ceci pour protester contre l'arrogance des États. Une fronde donc au sein même du Parlement européen.

Pourquoi cela ? Tout simplement car les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne se sont entendus, la semaine dernière, pour élargir les critères autorisant un État à rétablir les contrôles aux frontières. Si cette réforme est adoptée, les contrôles pourront désormais être rétablis par exemple en cas d'un afflux massif de réfugiés.

Rétablissement des contrôles

Abgeordnete tagen am Dienstag (13.09.11) im Plenarsaal des Europäischen Parlaments in Straßburg. Foto: Jens Koehler/dapd /// Eingestellt von wa
La salle plénière du Parlement européen à StrasbourgImage : dapd

Mais chaque rétablissement provisoire des contrôles aux frontières est soumis à des conditions strictes. Et le Parlement à son mot à dire. Or, voici que les ministres de l'Intérieur des 27 ont non seulement décidé d'assouplir les règles de Schengen mais ont refusé de soumettre l'application des accords au contrôle parlementaire.

Ainsi, on rétablit les contrôles plus souvent et le Parlement n'a rien à dire. On comprend donc mieux la colère des eurodéputés qui ont menacé de bloquer le vote de plusieurs lois. Il est probable qu'un compromis va être trouvé et que les États devront céder. Mais ce dérapage illustre bien l'arrogance des tenants d'une autre Europe, moins communautaire et plus intergouvernementale, où les décisions se prennent plus à Paris, Berlin et Londres qu'à Bruxelles. Une vision tout à fait contraire à celle des Pères fondateurs de l'Europe.

Union européenne des banques

European Commission President Jose Manuel Barroso (R) addresses the European Parliament during a debate on the European Council meeting and the multiannual financial framework in Strasbourg June 13, 2012. REUTERS/Vincent Kessler (FRANCE - Tags: POLITICS BUSINESS)
Discours de José Manuel Barroso devant le Parlement européenImage : Reuters

Allez on change tout à fait de sujet et maintenant nous allons parler d'Union européenne des banques. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a affirmé cette semaine que cette union devait être réalisée au plus vite. Une manière de confirmer officiellement que la crise de l'euro n'est pas seulement une crise des dettes souveraines mais aussi une crise des banques qui sont endettées comme par exemple en Espagne. Il y a donc urgence et pourtant, cette idée nouvelle pour le grand public ne l'est pas pour les experts et c'est encore une fois le temps perdu que déplore par exemple l'eurodéputée française Sylvie Goulard.

Une femme peut-elle se refuser à son mari?

Enfin, nous allons en Suède pour nous poser des questions qui n'ont rien à voir forcément avec l'entretien précédent. Des questions comme : un homme a-t-il le droit de battre sa femme ? Ou bien : peut-il en avoir plusieurs? Une femme peut-elle refuser de faire l'amour avec son mari ? Ces questions, des journalistes de la télévision publique suédoise les ont posées à une dizaine d'imams et de représentants musulmans à travers le pays, en caméra cachée. Les réponses sont loin du discours officiel et ont provoqué un débat en Suède. C'et un reportage de Benoit Derrier.

Auteur : Jean-Michel Bos
Édition: Elisabeth Cadot

CARREFOUR EUROPE (15.06.2012) - MP3-Mono