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Six priorités pour stabiliser la Centrafrique

Eric Topona21 février 2014

L'ONU propose un plan en six points pour sécuriser la République centrafricaine afin d'y « sauver des vies ». Ban Ki-moon réclame le déploiement rapide d'au moins 3.000 soldats et policiers supplémentaires dans le pays.

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À quand le retour de la paix en Centrafrique ?
À quand le retour de la paix en Centrafrique ?Image : Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

Pour le secrétaire général de l'ONU, la partition de la République centrafricaine est « en train de se produire » dans les faits, suite aux affrontements entre musulmans et chrétiens. Une partition qui, selon lui, « pose les germes d'un conflit » qui pourrait durer pendant des années, voire des générations. C'est pourquoi Ban Ki-moon réclame une augmentation des troupes déployées sur place, ainsi qu'une opération de maintien de la paix sous égide de l'ONU. Cette demande va dans le sens du souhait, exprimé il y a quelques jours, par le président tchadien, Idriss Déby Itno, dont le pays est un acteur-clé dans la crise qui secoue la RCA.

Ban Ki-moon veut stabiliser le pays au plus vite
Ban Ki-moon veut stabiliser le pays au plus viteImage : picture alliance/abaca

Arrivée d'une commission d'enquête

Ban Ki-moon annonce aussi l'arrivée, dès la semaine prochaine à Bangui, du président de la commission d'enquête sur les violations des droits de l'homme. Une nouvelle bien accueillie par Joseph Bindoumi, le président de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme. Même s'il regrette que la visite survienne si tard. « Nous sommes d'accord avec l'arrivée de cette commission, mais nous regrettons que cette décision ait pris du temps. Si elle était survenue plus tôt, nous aurions pu éviter un certain nombre de malversations. Mais nous pouvons reconnaître que les gens qui ont commis les crimes les plus graves devront répondre de leurs actes devant des juridictions nationales ou internationales telles que la CPI »

Accélérer la réconciliation

Le plan proposé par le sécretaire général de l'ONU appelle aussi à l'accélération du processus de réconciliation politique en République centrafricaine « pour empêcher un délitement supplémentaire des liens communautaires et jeter les bases de la fin du conflit ».

Les soldats tchadiens, au cœur des critiques
Les soldats tchadiens, au cœur des critiquesImage : MIGUEL MEDINA/AFP/Getty Images

Ban Ki-moon salue également le médiateur en chef de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, la CEEAC, pour la Centrafrique. Il s'agit de Denis Sassou Nguesso, le président congolais, dont certains critiquent néanmoins la passivité. Mais selon le politilogue gabonais Jean-Delors Bintoungi, si la médiation n'a pas encore porté ses fruits, le président congolais ne devrait pas en porter seul la responsabilité: « Il faut que tous les chefs d'État de la sous-région fournissent un effort collectif pour parler le même langage et qu'ils aient la même vision de la paix en Centrafrique au lieu de tirer les ficelles chacun de son côté ».

Enfin, le gouvernement centrafricain se verrait octroyer une aide financière pour rétablir une partie des services publics essentiels et verser leur salaire aux policiers, juges et gardiens de prison notamment.

Les six points du plan onusien

  • deploiement, dans les prochaines jours, « d’au moins 3.000 soldats de la paix et de policiers » pour renforcer les troupes de l’Union africaine et de la France déjà déployées
  • mise sous « commandement coordonné de toutes les forces internationales en RCA »
  • soutien logistique et financier aux troupes africaines (notamment rations, eau et carburant)
  • soutien « tangible » au gouvernement centrafricain pour le remettre en état de fonctionner, incluant une « assistance financière pour ramener les policiers dans les rues, les juges dans les tribunaux et les gardiens de prison à leurs postes »
  • accélération du processus de réconciliation politique afin de « jeter les bases de la fin du conflit »
  • lancement, la semaine prochaine, de la Commission d'enquête sur les violations des droits de l'homme mandatée par le Conseil de sécurité de l'ONU