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Campagne électorale sur fond d'inquiétude à Mbujimayi

Emmanuel Kalonji
24 novembre 2023

A Mbujimayi, fief du président sortant Félix Tshisekedi, les partis de l'opposition dénoncent un manque de tolérance.

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Des militants de l'UDPS avec drapeaux et affiches du président sortant Félix Tshisekedi
Mbujimayi est considéré comme le fief du président sortant Félix Tshisekedi Image : JUSTIN MAKANGARA/REUTERS

 La ville de Mbujimayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental, dans le centre de la République démocratique du Congo, est le fief du président sortant Félix Tshisekedi. Mais sur place, les partis de l'opposition dénoncent le manque de tolérance à leur égard, voire des actes de violence. Début novembre, à Tshikapa, dans la province voisine du Kasaï, le convoi de l'opposant Martin Fayulu a ainsi été attaqué à coups de pierre par des jeunes soupçonnés d'être du parti présidentiel UDPS

Des militants confiants

Mbujimayi est en pleine campagne électorale, comme le reste du pays depuis dimanche dernier. Même si la première semaine est encore timide, les candidats aux législatives nationales et provinciales démarchent chaque jour leurs potentiels électeurs.

Les membres de l'UDPS, le parti au pouvoir, affichent leur confiance sans réserve. La bataille est déjà remportée, affirme ainsi Pius Mukandila le premier vice-président de la fédération de Mbujimayi.

Des militants de l'UDPS en meeting
Pour les militants de l'UDPS il ne fait aucun doute que le parti remportera les électionsImage : Justin Makangara/REUTERS

Pius Mukandila assure également que le climat politique est apaisé, en dépit des récents incidents dans la province voisine du Kasaï. Pour lui, les candidats au scrutin présidentiel sont tous les bienvenus au Kasaï oriental.

"Nous sommes les enseignants de la démocratie, nous sommes plus que prêts pour démontrer à la face du monde que le combat sera gagné "haut la main" par le président Fatshi (surnom du président Tshisekedi, ndlr)" assure Pius Mukandila.

Il poursuit par ailleurs en précisant que les membres du parti sont "confiants, nous n'avons aucune crainte et quiconque voudrait venir chez nous à Mbujimayi, il sera le bienvenu pour présenter son programme d'action". 

La crainte d'accrochages

La situation est calme mais tout peut arriver, prévient toutefois Valentin Nkamba Nkamba, du regroupement Bonda, proche du parti politique Nouvel Elan du candidat à l'élection présidentielle Adolphe Mozito.

Selon lui, certains quartiers de la ville de Mbujimayi ne sont pas recommandés aux candidats de l'opposition 

Il explique que : "Le Kasaï oriental est entre guillemets le fief du pouvoir et du président en exercice. Je voudrais simplement vous dire que la question sécuritaire est relative et c'est une question qui relève de la compétence de l'Etat de sécuriser ses citoyens dans chacune de nos provinces." 

Des militants de partis politique lors d'un meeting
Les millitants de l'opposition redoutent de possibles accrochagesImage : JUSTIN MAKANGARA/REUTERS

Richard Kanyinda Kana est le coordonnateur provincial d'Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. Il maintient qu'il ne faut pas avoir peur des intimidations des adversaires politiques. Les sympathisants d'Ensemble attendent ainsi leur leader politique à Mbujimayi, tout en redoutant de possibles accrochages.

"L'atmosphère de la campagne électorale à Mbujimayi, au début ça a bien commencé, mais nous voyons déjà les dérapages qui commencent à se faire constater" explique Richard Kanyinda Kana. 

En cette fin de première semaine de la campagne électorale, la ville est calme mais, petit à petit, les candidats aux législatives nationales atterrissent à Mbujimayi, en provenance de Kinshasa.

Les candidats locaux, pour leur part, tentent de convaincre les électeurs en faisant du porte-à-porte dans les quartiers périphériques de la ville.