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Quelle société civile malienne à Alger ?

Ramata Soré5 septembre 2014

La deuxième phase des pourparlers inter-maliens a enfin démarré à Alger, après deux jours de report. L'audition de représentants de la société civile malienne a commencé hier. Mais tout le monde n'a pas été invité.

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Les négociations ont commencé avec trois jours de retard
Les négociations ont commencé avec trois jours de retardImage : Getty Images/F. Batiche

Certaines organisations sont absentes des discussions d'Alger. C'est le cas du Collectif des Acteurs de la société civile du Mali, qui regroupe des associations de tout le pays. Lors d'une conférence de presse il y a quelques jours, les membres de ce collectif ont dénoncé la manière dont les représentants de la société civile invités à Alger ont été choisis. Selon eux, ils ne sont pas représentatifs. Modibo Tandina, directeur de publication du journal le Témoin du Nord, basé à Gao, donne des précisions sur le choix des délégués :

"Gao a envoyé trois personnes, tout comme Tombouctou et Kidal. Des ONG locales y sont également présentes, y compris certains mouvements d'auto-défense. Les communautés du nord ont pu se faire inviter par le canal gouvernemental. Les populations du nord pensent qu'elles sont sous-représentées, comme d'ailleurs toute la société civile au Mali. "

Pour certains membres du Collectif des acteurs de la société civile du Mali, le fait que les autorités de Bamako aient choisi des individualités pour participer à la rencontre peut avoir des conséquences. Abdouramane Oumarou Maiga, Secrétaire général de la plateforme des cadres de Gao, est très remonté:

Ce sont surtout les groupes armés qui font entendre leur voix aux négociations inter-maliennes
Ce sont surtout les groupes armés qui font entendre leur voix aux négociations inter-maliennesImage : Getty Images/F. Batiche

"Aucune des personnes invitées à Alger ne peut incarner notre voix. Nous connaissons la mentalité de chacune des personnes qui y est: qui a fait quoi ou qui n'a pas fait quoi. Le représentant de la population, par exemple, a travaillé pour le Mujao sous l'occupation. Si on veut nous obliger en privilégiant une minorité activiste sur nous, authentiques Songhoï sur la terre de nos ancêtres, et s'il ya des décisions malheureuses qui se prennent à Alger, que la soit disante communauté internationale qui se résume à quatre pays s'attende à un éboulement dans le Sahel !"

Pour espérer se faire entendre, le collectif a élaboré un document intitulé la « voix commune de la société civile ». Avec ce document transmis aux autorités de Bamako, les acteurs de la société civile espèrent que leur voix sera entendue et prise en compte.