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L'UA sans Kadhafi

Maryline Dumas25 mai 2013

L'Union africaine a pendant longtemps liée à Mouammar Kadhafi. Le guide décédé, l'organisation doit se refaire une jeunesse en Libye. C'est pourtant dans ce pays, à Sirte, que l'OUA est devenue l'Union Africaine.

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Discours du guide libyen à l'occasion du 7ème anniversaire de l'UAImage : picture alliance/dpa

A Tripoli, on ne parle pas de l'Union Africaine sans évoquer l'ancien dictateur libyen. La déclaration de Sirte, ville natale de Kadhafi, les divers financements ou encore le soutien de l'Union Africaine envers l'ancien régime pendant la révolution libyenne… Tout, ici, semble lier l'Union Africaine à Mouammar Kadhafi.

Dans un café, Khaled Dyab reconnaît l'intérêt de l'Union. Mais n'en oublie pas pour autant le passé : « Tous les Libyens, dans le passé, voyaient cette Union comme une blague, une fantaisie de Kadhafi : être le roi d'Afrique, faire tout ce qu'il veut en Afrique. L'union l'a soutenu. Ils ont cherché une solution de sortie mais ce n'était pas une solution humaine puisqu'ils ont proposé que Kadhafi reste au pouvoir. »

Renouveler les relations

Moammar Gaddafi mit Yoweri Museveni
Mouammar Kadhafi ici avec le président ougandais Yoweri Museveni lors du 15ème sommet de l'UA en 2010Image : AFP/Getty Images

Abdul Hamid Alnami est président du parti démocratique du Centre. Pressenti en 2012 pour devenir Premier ministre, il analyse la position de la population libyenne :

« Les Libyens ont vu que la plupart des Africains ont pris parti avec Kadhafi et cela a donné l'impression que les Africains cherchent à profiter du régime libyen au maximum mais ne s'intéressent pas à l'avenir du peuple libyen. »

Cependant, il n'est pas question de couper les ponts avec l'Union africaine : « On tient à renouveler les relations, à essayer de corriger les erreurs qu'a commis l'ancien régime, c'est à dire soutenir des organisations terroristes, des extrémistes, des régimes qui ne sont pas populaires… »

Trouver des intérêts communs

Pour Adeel Kindier, professeur de droit public international, cette nouvelle relation doit se faire étape par étape : « Il faut d'abord construire de bonnes relations avec les pays voisins plus qu'avec l'Union Africaine. Notre intérêt, c'est plus avec les pays voisins pour contrôler les frontières, l'immigration par exemple. »

Si la Libye reconnaît l'utilité de l'Union Africaine, une chose est aujourd'hui certaines selon Adeel Kindier, la relation ne sera plus exclusive : « Nous faisons parti du monde arabe et en même temps du continent africain. Nous avons des intérêts avec les Arabes et avec les Africains. On ne fera pas comme le colonel Kadhafi : nos intérêts juste avec les Africains et on laisse les Arabes, non. »

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