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La vie continue

Julien Mechaussie14 mars 2014

Berlin avait annoncé vouloir accueillir 10.000 réfugiés syriens. Pour le moment, seuls 3.000 sont arrivés de manière légale, et des milliers d'autres par leurs propres moyens. Rencontre, à Berlin, avec l'un d'entre eux.

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Alors que la guerre continue de faire rage en Syrie, Hisham et sa famille ont trouvé refuge à BerlinImage : DW/E. Jahn

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A quelques centaines de mètres de l'Alexanderplatz et de sa célèbre tour de la télévision, Hisham nous accueille dans son appartement. Un petit trois pièces qu'il partage avec son père et son frère, et depuis la fin du mois de janvier, avec sa femme et ses deux petits garçons, âgés de 6 et 4 ans.

« Ma vie a complètement changé : avant j'étais séparé de ma famille, ma femme et mes enfants étaient en Syrie, et moi ici. Mais maintenant, nous sommes enfin réunis, grâce au regroupement familial. Nous vivons ensemble et je suis si heureux. C'est une grande étape pour nous. C'était tellement important que nous soyons réunis. »

Long voyage

Inquiet pour ses proches restés en Syrie, Hisham préfère taire son nom de famille. Suspecté d'avoir livré des appareils médicaux à un hôpital de l'armée syrienne libre, il a dû tout abandonner au printemps dernier. Après une odyssée à travers le Liban et l'Italie, il arrive en Allemagne où il dépose une demande d'asile politique. Une fois le précieux sésame obtenu, Hisham se bat pour faire venir sa femme et ses enfants, via l'ambassade d'Allemagne au Liban.

À Berlin, c'est une nouvelle vie aussi qui attend Taym et Diaa, ses deux petits garçons : « Au début, oui, c'était très dur. Ils n'arrivaient pas à oublier le bruit des bombardements, surtout la nuit. Et puis petit à petit, ils ont réappris à vivre dans un pays en paix. La vie est si différente ici de celle en Syrie. Aujourd'hui, ils se sentent enfin en sécurité. »

S'intégrer en Allemagne

Les fils d'Hisham vont bientôt découvrir le jardin d'enfants, et apprendre l'allemand. Leur père, lui, a déjà commencé les cours : chaque jour de la semaine, pendant quatre heures. Si pour l'instant, c'est l'État allemand qui subvient aux besoins de la famille et paie le loyer, Hisham compte bien trouver rapidement un emploi. Une nouvelle existence qui ne lui fait pas oublier ses proches, restés au pays, comme sa mère et sa petite sœur :

« Tous les jours, je les appelle. Je leur demande comment elles vont, quelle est la situation à Damas. Vous savez, quand vous finissez une étape, le prochain défi vous attend déjà. Maintenant que ma femme et mes enfants sont ici, je vais me battre pour faire venir ma mère et ma petite sœur. Nous essayons de faire de notre mieux. »

Et les sourires et les yeux pleins de vie de Taym et Diaa sont la preuve que cette famille, enfin réunie, peut de nouveau se projeter dans l'avenir.