1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Et les enfants dans tout ça?

Claudia Witte et Gaelle Henry19 novembre 2014

En 1989, les Nations unies adoptaient la Convention des droits de l’enfant qui oblige les Etats signataires à protéger les enfants de la discrimination, l’exploitation, les abus et la violence. Qu’en est-il en réalité ?

https://p.dw.com/p/1Dpys
Image : Mirsad Camdzic

La convention garantit aussi le droit de chaque enfant à la santé et à l’éducation. Même si ces principes sont reconnus, la vie quotidienne de millions d’enfants reste toujours marquée par les crises humanitaires, la violence et la pauvreté.

Les enfants sont-ils mieux lotis aujourd'hui qu'en 1989, avant l'adoption de la Convention des droits de l’enfant ? Sans aucun doute, répondent les experts. Mais il reste encore du chemin à parcourir. Nicolette Moodie est membre de l’UNICEF à Genève.

« Il y a des domaines dans lesquels nous avons fait des progrès significatifs : par exemple, en ce qui concerne la santé, et même l’éducation - même si les avancées en matière d’éducation sont au point mort depuis quelques années. Mais tout cela n’a pas bénéficié à tous les enfants. »

Des progrès enregistrés, mais...

Grâce aux vaccins et à un meilleur suivi médical, la mortalité infantile a presque diminué de moitié depuis 1990. Mais aujourd’hui encore, 17 000 enfants meurent chaque jour, souvent à cause de maladie bénignes. La pauvreté et le manque de nourriture sont aussi des causes répandues de mortalité infantlie. Et d’autres aspects restent problématiques, comme l’explique Nicolette Moodie.

« Dans certains domaines, davantage liés à la protection de l’enfant, les progrès ont été très lents. Par exemple, concernant la violence contre les enfants, le travail des mineurs ou les mariages précoces. Dans ces domaines, il faut du temps ; il ne suffit pas d’un vaccin pour mettre fin au travail des enfants. C’est beaucoup plus compliqué. »

Un engagement fort

Malala Yousafzai
Malala Yousafzai s'est illustrée par son combat contre l'oppression des talibans et pour le droit à l'éducationImage : imago/Xinhua

Selon les spécialistes, la Convention des droits de l’enfant a toutefois été cruciale pour améliorer leurs conditions de vie. Aucun autre traité international sur les droits de l’homme n’a été aussi vite adopté par autant de pays. 194 pays l’ont ratifiée, à l’exception des Etats-Unis, de la Somalie et du Soudan du Sud.

Pour le spécialiste des droits de l’enfant Nigel Cantwell, qui a participé à la naissance de la convention dans les années 1980, la portée de ce texte est grande.

« C’est exactement la même chose que pour tous les traités sur les droits de l’Homme. Une fois qu’il existe, tout dépend ensuite de ce que vous en faites. Mais il ne suffit pas à lui seul. C’est un outil qu’il faut utiliser. C’est comme un marteau, il ne va pas enfoncer un clou tout seul. C’est à vous de prendre le marteau et d’enfoncer le clou. C’est ce qu’il faut faire avec la convention : il faut la prendre et s'en servir. »

Et les enfants eux-mêmes ont le droit de s'exprimer et de se faire entendre. A l'image de Malala, la jeune Pakistanaise de 17 ans qui s'est vu décerner le Prix Nobel de la Paix pour son engagement en faveur de l'éducation des jeunes filles.