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Ebola : tensions dans le sud-est de la Guinée

Carole Assignon, Julein Adayé (à Abidjan)18 septembre 2014

La méfiance semble gagner du terrain dans les pays où l'épidémie d'Ebola continue de sévir. C'est le cas en Guinée où une délégation du gouvernorat de N'Zérékoré dans le sud-est a récemment été attaquée.

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Les équipes qui pulvérisent des désinfectants dans le sud-est de la Guinée sont prises pour cible
Les équipes qui pulvérisent des désinfectants dans le sud-est de la Guinée sont prises pour cibleImage : picture alliance/AA/Mamadou Cellou Diallo

La délégation du gouvernorat de N'Zérékoré s'était rendue à Womè, une des sous-préfectures de la commune pour une campagne de sensibilisation contre la fièvre hémorragique Ebola quant elle a été attaquée avec des jets de pierre. L'attaque a fait au moins 21 blessés parmi les membres de la délégation dont faisait partie le gouverneur de la région de N'Zérékoré, Lanceï Condé. D'autres membres seraient jusqu'à présent introuvables, il s'agirait de 2 responsables locaux et de 4 journalistes. La réticence des populations face à la sensibilisation sur l'épidémie de fièvre Ebola ne serait pas sans raison. Les explications de Théodore Loua, responsable de l'organisation guinéenne des droits de l'Homme à N'Zérékoré.

"Certaines personnes font croire que c'est une maladie importée, d'autres disent que la campagne de sensibilisation sert à politiser les enfants ou que c'est pour quémander de l'argent. Beaucoup d'intellectuels dissuadent les parents d'aller voir ces personnes qui parlent de sensibilisation. D'aucuns disent que quand les autorités viennent, elles commencent à pulvériser sans l'autorisation des populations. Il y a trois semaines à N'Zérékoré, il y a eu du tohu-bohu au marché car les gens avaient appris qu'elles voulaient pulvériser des produits. Cela a dégénéré."

Pour sensibiliser les populations, une commission a été mis en place. En plus du message de prévention, les agents de santé procèdent à des pulvérisations pour désinfecter notamment les maisons où des cas d'Ebola ont été détectés. Mais il semble que les populations n'aient pas encore une bonne compréhension de cette notion de pulvérisation qui serait l'une des sources de tension selon Théodore Loua.

Des membres de Médecins sans frontières brûlent leurs vêtements contaminés
Des membres de Médecins sans frontières brûlent leurs vêtements contaminésImage : Cellou Binania/AFP/Getty Images

L'ONU s'empare du sujet

Pour parvenir à stopper la progression de la maladie il faudra donc mettre l'accent sur le moyen de faire passer le message de prévention et la fourniture d'une aide médicale d'urgence. A cet effet les réunions s'enchaînent: le Conseil de sécurité des Nations unies tient une réunion d'urgence sur le sujet ce jeudi. Il considère Ebola comme "une menace pour la sécurité internationale".

L'Assemblée générale des Nations unies devrait se prononcer sur une proposition de résolution qui invite tous les États membres à fournir de l'aide d'urgence, sous forme d'hôpitaux de campagne et d'équipes médicales notamment. Le conseil devrait demander également de mettre fin à l'isolement du Liberia, de la Guinée et de la Sierra Leone. Ces pays touchés par l'épidémie espèrent venir à bout de l'épidemie grâce notamment à l'aide militaire promise par les Etats-Unis.

En Côte d'Ivoire, la lutte contre Ebola était au menu des discussion à l'ambassade des États Unis à Abidjan où une conférence de presse a été animée par des technique d’experts américains présents pour soutenir les efforts du gouvernement ivoirien pour prévenir la propagation du virus Ebola. L’une des experts est Lise Martel, elle s'exprime au micro de notre correspondant Julien Adayé. Vous pouvez cliquez sur l'image ou le lien pour écouter.

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