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Deuil en Turquie à la frontière syrienne

Philippe Pognan13 mai 2013

En Turquie, après le double attentat à la voiture piégée qui a fait 48 morts et plus de 140 blessés samedi près de la frontière syrienne, le gouvernement turc à Ankara accuse le gouvernement syrien.

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Image : Reuters

Le gouvernement turc accuse ouvertement le régime du président syrien Bachar al Assad d'être responsable de cet acte terroriste. Neuf suspects, tous de nationalité turque, ont été arrêtés par les services de sécurité turcs.

Des Turcs d'extrême-gauche au service de la Syrie?

La presse turque ce lundi rapporte que les neuf suspects seraient des membres du DHKP-C et d'une fraction dissidente de ce parti d'extrême gauche. Les autorités turques les accusent d'avoir planifié et exécuté l'attentat avec les Moukhabarat, les services secrets syriens. Les explosifs proviendraient également de Syrie. Plusieurs des hommes arrêtés seraient passés aux aveux.

Les habitants de Reyhanli, où ont eu lieu les attentats, sont en deuil.

Global Vienna Forum 2013 Erdogan
Le Premier ministre turc Tayyip ErdoganImage : Reuters

Plusieurs milliers d'habitants du côté turc de la frontière ont manifesté contre le terrorisme et la violence, alors qu'à Istanbul, lors d'une rencontre avec des membres de son parti conservateur islamique AKP, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Turquie ne se laisserait pas provoquer par la Syrie :

« La Turquie doit garder la tête froide. Les provocations et les troubles n'ont qu'un seul but : entraîner la Turquie dans une guerre sanglante en Syrie... »

Démenti et accusations de Damas

De son côté le régime syrien dément toute implication dans l'attentat de samedi. Un député syrien considéré comme l'un des porte parole du régime (Sherif Schehata) a même déclaré que les engins explosifs avaient été préparés par des terroristes anti- syriens et qu'ils auraient explosé accidentellement avant d'atteindre leur objectif en Syrie.

Devant les caméras de la chaîne d'information arabe Al Djazeera, il a souligné que la seule chose que devait faire le gouvernement turc pour stopper la terreur était de stopper le flux d'extrémistes arabes et d'armes passant par la Turquie pour rejoindre la Syrie.

Une option militaire pour rétablir l'ordre?

Quoi qu'il en soit, le gouvernement d'Ankara n'exclut aucune option, même militaire. En visite en Allemagne, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davotoglu a déclaré:

Bundesverteidigungsminister Thomas de Maiziere
Le ministre allemand de la Défense, Thomas de MaiziereImage : picture-alliance/dpa

« La Turquie prendra toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à cette violence. Nous comptons avec l'aide de la communauté internationale. »

Pour l'instant une intervention internationale n'est cependant pas en vue. En Allemagne même, le ministre de la Défense Thomas de Maizière a déclaré :

« Nos possibilités sont limitées. Une intervention militaire serait très, très compliquée et lourde de conséquences. Nous sommes loin d'avoir un mandat du Conseil de Sécurité de l'ONU. »

Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a de son côté réitéré son opposition de principe à une intervention militaire en Syrie.