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Conférence internationale pour soutenir la Somalie

Philippe Pognan7 mai 2013

Une cinquantaine de pays et d'organisations se réunissent ce mardi à Londres pour une conférence visant à apporter « un soutien international » à la reconstruction de la Somalie.

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Image : STUART PRICE/AFP/Getty Images

Après que les islamistes radicaux Al Shebab ont été chassés, un nouvel espoir était né dans cet « état en faillite ». Mais avec une nouvelle série d'attentats et des douzaines de morts, force est de constater que la situation sécuritaire reste précaire. Il y a trois semaines encore, l'ambassadeur spécial des Nations - unies pour la Somalie, Augustin Mahiga, dressait un bilan presque euphorique des premiers mois du gouvernement sous le président Hassan Scheich Mohamud:

«La situation s'est sensiblement améliorée. Il existe un gouvernement plus efficace, représentatif et dont la sphère d'influence dépasse aujourd'hui largement les limites de Mogadiscio. Au cours des 22 dernieres années, on avait l'impression que la Somalie ne disposait pas de gouvernement central efficace, cela a bien changé. »

C'est un fait que Mohamud, ingénieur de métier et nouveau venu en politique a fait de bonnes choses. Et en tant que membre de l'influent groupe ethnique des Hawiye, il est assuré du soutien d'importants chefs de clans. Le nouveau Premier ministre Abdi Farah Shirdon Saaid est en outre un allié proche, ce qui permet d'espérer que les dissenssions chroniques jusque là entre président et Premier n'aient pas lieu. Après des années en exil de nombreux Somaliens rentrent au pays, abandonnant souvent des emplois bien payés et une existence sûre pour aider à la reconstruction de leur pays.

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Hassan Cheikh Mohamoud après son électionImage : ABDURASHID ABDULLE ABIKAR/AFP/GettyImages

Mais l'euphorie des premiers mois s'est refroidie après de nouveaux attentats meurtriers à la mi avril et dimanche dernier encore. Et le gouvernement pourrait être confronté à de nouvelles difficultés si l'Ethiopie réalise le retrait annoncé de ses troupes. Une armée plus efficace que les troupes de l'AMISOM, (la mission de l'UA) qui opèrent dans le pays depuis 2007. La Somalie aurait alors un gros problème sécuritaire, comme le redoute Annette Weber de la fondation allemande Sciences et Politique :

African Union Mission in Somalia
Soldats de l 'AMISOM , la mission de l'Union Africaine en SomalieImage : picture-alliance/dpa

« C'est un gouvernement qui reste limité à Mogadiscio, et qui n'a pas d'influence sur toute l'étendue du territoire. Ce que l'on doit aussi constater , c'est que sans la sécurisation par des militaires étrangers- que ce soit l'AMISOM, l'armée kényane ou éthiopienne- la sécurité en Somalie ne peut être nullement assurée. »

Selon Rashid Abdi, expert de la Somalie basé à Nairobi au Kenya , le combat contre les Shebab est loin d'être terminé:

«Le risque d'un soulèvement islamiste est très réaliste et je crains que la lutte contre les milices Shebab ne dure encore très longtemps. Si nous ne renforcons pas notre engagement en Somalie, alors cela fera le jeu des terroristes.»

Lors de la conférence, l'Union européenne a promis mardi 44 millions d'euros pour aider la Somalie à renforcer son système judiciaire et sa police. Depuis des années, Berlin soutient la Somalie dans la mise en place d'institutions dignes d'un Etat de Droit et finance une partie importante des fonds de l'Union européenne pour ce pays.