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Cinéma pour les droits des femmes

Audrey Parmentier14 février 2014

Parmi les rares films africains présentés cette année à la Berlinale, « Difret » concourt dans la catégorie Panorama. Ce film éthiopien s’interroge sur la pratique du « telefa », l’enlèvement d’une femme pour un mariage.

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« Difret » est le premier film de l'actrice Tizita Hagere
« Difret » est le premier film de l'actrice Tizita HagereImage : Berlinale

Dans un village situé à trois heures de route d’Addis Abeba, Hirut, 14 ans, est enlevée par des hommes à cheval puis violée par l’un d’entre eux, qui souhaite la prendre pour épouse. Mais la jeune fille parvient à s’emparer de son arme, et elle le tue. S’en suit un combat entre la justice traditionnelle du village, impitoyable, et qui se décide sous l’arbre à palabres, en présence des hommes uniquement, et celle que représente Meaza Ashenafi, une jeune avocate qui défend les droits des femmes dans la capitale.

Le réalisateur Zeresenay Brehane Mehari a adapté une histoire vraie à l'écran
Le réalisateur Zeresenay Brehane Mehari a adapté une histoire vraie à l'écranImage : Berlinale

Cette histoire, Zeresenay Brehane Mehari, ne l’a pas inventée : elle a réellement eu lieu en juin 1996. Et pour écrire son scénario, le réalisateur éthiopien a interviewé des témoins pendant trois ans. Il a mis autant de temps ensuite à trouver des financements pour le film. Car Zeresenay Brehane Mehari a rejeté toutes les offres des producteurs occidentaux qui voulaient adapter le script en anglais. Il voulait à tout prix tourner en Ethiopie, avec des acteurs éthiopiens, en amharique. Et il a fini par le faire.

Ainsi, c’est Meron Getnet, une star éthiopienne du cinéma et de la télévision qui joue la jeune avocate. Quant à Tizita Hagere qui incarne Hirut, le réalisateur l’a trouvée à Addis Abeba après avoir fait passer de nombreux castings. Il s’agit du premier film de l'actrice, mais elle joue avec une justesse incroyable cette jeune fille forte et têtue, qui s’effondre à la lecture du verdict : car si la justice lui donne raison, elle est contrainte à l’exil à vie par peur des représailles des villageois. Et ne peut ainsi plus protéger sa petite sœur d’un enlèvement quasi certain.