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Boko Haram exporte la terreur

Philippe Pognan2 janvier 2015

Les efforts du Nigeria et du Cameroun pour lutter contre la secte islamiste Boko Haram ne semblent pas pouvoir aboutir rapidement

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Sous le titre "Boko Haram exporte la terreur" la Süddeutsche Zeitung rapporte que l'armée du Cameroun tente de se défendre contre les attaques répétées de commandos islamistes venus du Nigeria voisin. Il y a des semaines déjà, l'armée camerounaise avait transféré plusieurs milliers de ses soldats près de la frontière du Nigeria. Mais la sécurisation de la frontière s'avère difficile parce que la coordination et la communication avec l'armée nigériane sont déficientes. Le journal critique aussi le fait que les responsables militaires du Nigeria embrouillent régulièrement l'opinion publique en diffusant de nouvelles informations sur de prétendues victoires, telle que l'arrestation de centaines de terroristes de Boko Haram ou bien la mort de leur chef Abubakar Shekau. Des informations qui se révèlent -tout aussi régulièrement -fausses.

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Des soldats camerounais engagés contre Boko HaramImage : Getty Images/Afp/Reinnier Kaze


Les organisations de défense des droits de l'Homme accusent l‘ armée de graves exactions contre des civils. Et, souligne la Süddeutsche Zeitung, la brutalité des forces armées nigériane, le chômage élevé et le manque de perspectives dans cette région à majorité musulmane, facilite le travail de recrutement de jeunes hommes par les islamistes : les membres de Boko Haram reçoivent plus ou moins régulièrement une solde et peuvent aussi s'enrichir lors de pillages de villages et de magasins. L'éditorialiste souligne que la politique du gouvernement nigérian aussi bien au niveau de l'information que de la stratégie de lutte contre Boko Haram a sensiblement écorné l‘image du Président Goodluck Jonathan, qui se représente pourtant à l'élection présidentielle prévue en Février.

Nigeria Soldaten 15.11.2014 Kano
Soldats de l'armée nigériane à KanoImage : Reuters

Un aspect inhabituel de la migration de l'Afrique vers l'Europe

De plus en plus de prêtres africains viennent compenser le manque de serviteurs de l'Eglise en Europe. Le quotidien „Berliner Zeitung“ prend l'exemple du pays européen le plus marqué par l'Eglise catholique : l'Italie, pays qui abrite le Saint Siège à Rome. Or, ce pays aujourd'hui manque de prêtres et de nombreux religieux africains y viennent en mission pour prendre soin des croyants.

L'un de ces nouveaux missionnaires est Don Valerio Shango Mutombo. Il y a 24 ans de cela, le Congolais a quitté Kinshasa pour devenir le prêtre de Monte San Giovanni, une petite commune rurale. Valerio Shango Mutombo, qui parle couramment plusieurs langues, se considère comme un missionnaire et a la confiance en soi d'un Africain qui veut remettre l'Occident sur le droit chemin. Il veut aussi éduquer les villageois. Ses fidèles l'ont adopté et se déclarent chanceux d‘avoir un prêtre aussi cultivé et qui leur prête une oreille attentive. Tandis que ses prédécesseurs italiens traficotaient avec les maires, Don Valerio lui, n'a pas peur de leur dire leurs quatre vérités. Du haut de sa chaire, il vitupère contre la mauvaise habitude de politiciens locaux d'acheter des voix en échange de faveurs ou de passe- droits. Il dénonce aussi l'exploitation de migrants et de réfugiés, les emplois précaires et les licenciements. Le journal relève que comme le Congolais Mutombo, de nombreux prêtres africains officient avec succès dans les paroisses du nord au sud de l'Italie et que leurs fideles s'en félicitent.

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Achille Mutombo-Mwana, prêtre originaire de RDC, vit et travaille en AllemagneImage : picture-alliance/dpa/dpaweb