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Arrestations à Kidal

Carole Assignon3 juin 2013

Dans la ville de Kidal au Mali, les membres du MNLA annoncent avoir interpellé plusieurs personnes. Le mouvement est par ailleurs accusé de s'en prendre aux noirs de la ville, ce qu'il dément.

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Combattants touaregs a Kidal
Combattants touaregs a KidalImage : Reuters

Le MNLA confirme les interpellations dans Kidal de plusieurs dizaines de personnes, dans le cadre d'un contrôle d'identité. Le mouvement nie en revanche se livrer à « une quelconque chasse aux noirs ».

Les raisons des interpellations

Ces interpellations surviennent alors que cette ville du nord est toujours sous le contrôle du mouvement. Mazou Touré, l'un des membres de la cellule de communication du MNLA à Kidal, donnes des précisions sur les circonstances de ces interpellations.

Mali/ Tuareg/ MNLA/ Kidal
Combattant touareg du MNLAImage : Reuters

« Il y a eu une annonce qu'il doit y avoir une marche dans les rues de Kidal pour chasser les espions maliens qui sont là. C'est dans ce cadre que les autorités de Kidal ont pris des dispositions. Le matin, tous les noirs qui étaient dans la rue ont été arrêtés. Il y avait aussi certains de peau claire qu'on ne connaissait pas. Tous ceux qui sont connus ont été libérés depuis [dimanche] soir. Ceux qui ne le sont pas, on attend de les identifier avant de les libérer. Ceux qui ne sont pas connus seront évacués. »

Cette évacuation devrait se faire en direction de la ville de Gao. A en croire le MNLA, ces interpellations auraient pour but de rechercher des espions infiltrés à Kidal. Le mouvement assure avoir interpellé des soldats de l'armée malienne ainsi qu'un officier. Le porte-parole de l'armée malienne n'a pas souhaité répondre à nos questions sur le sujet.

Le MNLA méfiant

Le MNLA réfute donc le fait qu'il se livrerait à une chasse aux noirs. Mais pour Mohamed Mahmoud El Oumrani, doyen des chefs de la communauté arabe du nord, la menace est bien réelle et serait due à la suspicion.

« Le MNLA se méfie des populations du sud qui sont à Kidal parce que ces populations sont acquises au Mali comme le reste du pays. Cette méfiance finira par s'estomper car il y a des négociations en cours et une fois que ces négociations seront engagées, les rapports seront clairs. Normalement il ne doit plus y avoir de sujet de méfiance et de raisons d'exercer des pressions sur les autres populations. »

Les négociations engagées à Ouagadougou entre le MNLA et les autorités maliennes pour un accord sur le vote à Kidal sont toujours en cours.