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Accord tardif pour le Mali

Marie-Ange Pioerron21 juin 2013

Après dix jours de négociations, le gouvernement de Bamako et les rebelles touareg du MNLA ont fini par signer un accord. C'est un sujet qui retient l'intérêt de la presse allemande.

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Après la signature de l'accord à OuagadougouImage : AHMED OUOBA/AFP/Getty Images

Une trêve a été conclue à cinq semaines de l'élection présidentielle prévue le 28 juillet, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'accord provisoire signé à Ouagadougou autorise un accès direct de l'armée et de l'administration à la ville, stratégiquement très importante, de Kidal. L'élection devra donc pouvoir être organisée dans tout le pays. La tenue de cette élection sur tout le territoire est une condition posée par l'Union européenne à l'octroi de l'aide de 3 milliards d'euros décidée en mai dernier. Les rebelles ne devront toutefois accepter de désarmer que lorsqu'un accord global et définitif sera signé, et ce sera après l'élection présidentielle. Le MNLA, le Mouvement national de libération de l'Azawad, considère Kidal et sa région comme une zone touarègue, note le journal. Lui même prétend représenter tous les touareg, en fait il ne représente que quelques clans touareg et ce dans une région dans laquelle les touareg sont minoritaires, écrit le journal.

Soldaten Armee Mali
Un soldat malien à GaoImage : JOEL SAGET/AFP/Getty Images

A Zurich en Suisse, la Neue Zürcher Zeitung note que le MNLA a été l'an dernier à l'origine du déclenchement de l'insurrection au Mali. Pour cette raison, et indépendamment de ses revendications, il est détesté par les Maliens. Pour éviter les incidents à Kidal et dans les alentours, poursuit le journal, des soldats étrangers doivent accompagner le stationnement de l'armée et le cantonnement des rebelles. La responsabilité des militaires maliens reste néanmoins grande. S'ils se laissent guider par la soif de vengeance, la situation pourrait devenir rapidement explosive.

Nigeria Piraterie
Activites nigérians dans le delta du Niger en 2007Image : picture-alliance/dpa

Piraterie en mer - la Somalie déclassée

La piraterie dans les eaux africaines a été abondamment évoquée à propos de la Somalie, et de l'opération Atalante menée par l'Union européenne. Mais pour la première fois le golfe de Guinée dépasse la Somalie pour le nombre d'attaques de navires. La presse allemande s'en fait l'écho. La diminution du nombre de chalutiers qui pêchent au large du Nigéria illustre au mieux l'augmentation des actes de piraterie, écrit le quotidien Die Welt. Alors qu'il y a un an ils étaient encore 250, leur nombre est passé maintenant à 122. En 2012, 966 navires ont été attaqués dans le golfe de Guinée, contre 851 au large des côtes somaliennes. Parmi les pirates, poursuit le journal, figurent d'anciens membres du Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger, qui a provoqué des dégâts importants par des vols de pétrole et des attaques contre des plates-formes pétrolières au Nigéria. L'amnistie de 2009 n'a eu qu'un succès limité. Beaucoup des nouveaux pirates ont donc derrière eux une expérience criminelle et sont en général beaucoup plus brutaux que leurs collègues somaliens. Lesquels se sont apparemment professionnalisés, note plus loin le journal. Leur taux de succès a augmenté au fil des ans, alors que le nombre d'attaques a diminué. Selon le Bureau maritime international cela pourrait indiquer qu'ils ont appris à ne plus attaquer que des bateaux mal protégés.

Martin Kobler deutscher Diplomat 11.02.2013
Martin Kobler en février 2013Image : picture-alliance/AP Photo

Un Allemand à la tête de la MONUSCO

En République démocratique du Congo, c'est un Allemand, Martin Kobler, qui va remplacer l'Américain Roger Meece à la tête de la Mission de stabilisation de l'ONU, la Monusco. Un quotidien lui adresse tous ses voeux. Ce quotidien c'est die tageszeitung qui se fait un tantinet ironique. Félicitations Monsieur Kobler écrit-il. Ban Ki Moon , le secrétaire général de l'ONU, vous a précisément nommé, vous un Allemand, à la tête de la Monusco, la mission de paix la plus grande et la plus coûteuse au monde, avec 17 000 casques bleus et un budget de 1,4 milliard de dollars. Ce n'est pas rien. En plus des inondations et des élections législatives l'Allemagne doit donc se confronter à nouveau à la crise dans le coeur de l'Afrique. Ce n'est pas une tâche aisée, poursuit le journal. Zone de guerre depuis des décennies, l'est du Congo est actuellement le terrain d'expérimentation de la politique de paix de l'ONU. On a fini par comprendre à New York qu'il était inutile d'envoyer des "gardiens de la paix" dans une jungle où tout existe, sauf la paix. C'est ainsi, rappelle le journal, qu'en novembre 2012, une nouvelle armée rebelle, le M23, est passée en souriant à côté des chars de l'ONU et a pris (momentanément) Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Les casques bleus indiens sont restés les bras croisés. Ce fut une honte non seulement pour l'armée congolaise, mais aussi pour l'ONU. Que voulez-vous faire de différent, Monsieur Kobler, demande le journal dans la perspective du déploiement d'une nouvelle force d'intervention de 3 000 hommes censée combattre activement les milices armées.

Migranten in Libyen
Dans un camp de migrants en Libye, juin 2012Image : Sara Prestiani

La Libye, toujours terre de transit

Enfin à l'occasion de la journée mondiale des réfugiés, le 20 juin, la presse constate que les Africains originaires du sud du Sahara continuent d'affluer en Libye dans l'espoir de passer ensuite en Europe. Réfugiés ou migrants , ils sont nombreux à attendre un hypothétique job à Sebha, dans le sud de la Libye, lit-on dans die tageszeitung. Le boom économique qui leur a été promis par les passeurs à Lagos ou Accra, n'est pas au rendez-vous. A Agadez, au Niger, les migrants, note plus loin le journal, achètent des tickets de bus à des prix fixes. Les destinations proposées sont les villes libyennes de Gatrun, Sebha ou Tripoli. Les passeurs exigent entre 250 et 500 euros. Par beau temps ils envoient jusqu'à 1 000 migrants sur la route. Les départs ont lieu tous les lundis. Mais souligne le journal, c'est plus le trafic de drogue que d'êtres humains qui préoccupe les autorités libyennes et nigériennes.